En effet, si, depuis quelques années, les différents gouvernements multiplient les formules d'acquisition de logements, visant, au finish, la résorption de la crise de l'habitat, il n'en demeure pas moins que les contraintes citées ci-dessus retardent le taux de réalisation. L'actuel exécutif, pressé de réaliser un ambitieux programme de plus de 1,2 million de logements avant 2014, a opté pour la diversification de ses partenaires étrangers dans le domaine du bâtiment, à la faveur d'un partenariat «durable» et «équilibré», selon les responsables de ce secteur. Et des discussions avec plusieurs pays européens et arabes ont été entamées dans l'optique de prendre en charge une «bonne» partie des projets de logement publics dans le cadre du plan gouvernemental arrêté, à travers la création d'entreprises mixtes. Et c'est dans cette optique qu'un protocole d'accord a été signé, il y a quelques jours, avec le Portugal, portant sur la création de joint-ventures conformément aux dispositions de la règle 51-49% du capital, pour la réalisation d'au moins 50 000 logements. Si l'Algérie, aux dires du ministre de l'Habitat, veut se doter dans les prochaines années d'une industrie du bâtiment moderne, équipée des techniques modernes de construction et capable de satisfaire la demande nationale de logement dans les brefs délais et avec une bonne qualité répondant aux standards internationaux, il n'en demeure pas moins que la réussite d'une telle entreprise est tributaire, aussi, de la mise en œuvre de tous les moyens disponibles. La réussite des réalisations, selon les experts, se fait en complémentarité avec d'autres paramètres tels que la nature des matériaux de construction locaux utilisés, la qualification de la main-d'œuvre spécialisée, l'organisation des chantiers et la compétitivité des entreprises privées. Pour les mêmes sources, il est désormais établi que les métiers de coffreurs, de ferrailleurs, de maçons et de personnel d'encadrement expérimenté sont plutôt des denrées rares. Les chiffres disponibles montrent qu'il existe environ 12 000 architectes pour 1541 communes, soit un ratio de 8, également 2 500 ingénieurs, soit un ratio de 2. Pour la main-d'œuvre qualifiée, on enregistre environ 500 000 diplômés pour 900 centres de formation professionnelle. Les matériaux de construction demeurent également un goulot d'étranglement handicapant, les agrégats, le sable, le gravier de carrière ont connu une hausse de prix vertigineuse, ces dernières années. Et pourtant, les agrégats ainsi que le ciment sont des éléments déterminants dans le coût du mètre carré habitable. En effet, le sac de ciment, quant à lui, malgré sa disponibilité, atteint des prix imprévus et difficiles à soutenir par les entreprises. Ce sont sommairement les problèmes qui pourraient entraver ou freiner le taux de réalisation dans ce secteur. Même si, en parallèle, des efforts ont été consentis pour parer notamment au manque de certains matériaux de construction. C'est l'exemple du Groupe industriel des Ciments d'Algérie (Gica) qui lance des avis d'appels d'offres internationaux pour la fourniture de plusieurs milliers de tonnes de ciment. Une solution à laquelle recourt le groupe à chaque fois que la tension se fait sentir sur ce produit. Et parallèlement à ce programme d'importation, Gica envisage de porter sa production à 20 millions de tonnes à l'horizon 2016 et 29 millions de tonnes d'ici 2018. La production nationale, actuelle de ciment est de plus de 18 millions de tonnes par an dont 11,5 millions de tonnes sont assurés par ce groupe qui détient douze cimenteries publiques.