Photo : S. Zoheir Par Yanis Bouarfa En marge de cette rencontre, des incidents déplorables ont eu lieu dans les gradins et même au sein de la main courante menant de l'aire de jeu aux vestiaires. Des écarts indignes d'un football qu'on ne cesse de qualifier de professionnel. Des mesures rigoureuses s'imposent, car au train où vont ces actes, nos stades conçus et bâtis pour procurer le plaisir, deviendraient des lieux de haine et de règlement de comptes, ce qui ne peut être compatible avec l'éthique et la morale du sport. Plus grave encore, on a assisté à des batailles rangées, Quarante-cinq (45) personnes, dont 32 policiers, ont été blessées samedi soir à Béchar dans des incidents entre supporteurs de la JS Saoura et de l'USM Harrach. Ces incidents ont eu lieu dans les gradins et après l'envahissement du terrain du stade 20-Août, par les supporteurs harrachis à la 65e minute de la rencontre, alors que l'USMH menait par (2-1). La hideuse face de la violence, un virus qui ronge le corps du sport algérien, a transformé, samedi soir, une simple rencontre de football en un prétexte pour des débordements et des dérapages. Le sport-roi ne brille pas, actuellement, par des performances au niveau des attentes accomplies par ses clubs sur la scène africaine. Il y a jusqu'à l'atmosphère de la compétition qui se trouve viciée, seule la victoire s'inscrivant au fronton des associations qui en font leur unique raison de vivre, de jouer et de s'exprimer. Une thérapie de choc doit être appliquée à un foot comateux, moribond, sa crise de structures et sa crise financière qui étouffent les trois quarts des clubs. La LFP n'a pas eu de cesse depuis le début de la saison de rappeler que la plus grande fermeté doit être opposée à ce mal qui ronge le corps sans défense du football. Les clubs ont été mis devant leurs responsabilités d'encadrement et d'éducation de leurs supporters en réanimant les cellules des comités de supporters. Sur la nature de la sanction qui sera infligée au club responsable d'incidents, Mahfoud Kerbadj a rappelé l'une des résolutions de la LFP : «Juste avant le début de la saison, nous avons adopté une résolution appelant la commission de discipline à doubler la sanction dans ce genre d'affaires. Personnellement, j'attends à ce que cette commission, qui s'est réunie lundi pour traiter l'affaire, prononce une sanction exemplaire», comme ce fut le cas la saison dernière avec le MC Saïda (8 matchs à huis clos en dehors de ses bases, Ndlr). Le président de la LFP, «écœuré» par cette nouvelle affaire qui secoue le football algérien, est allé plus loin, en brandissant la menace du huis clos dans toutes les rencontres du championnat. «Nous sommes prêts à instaurer le huis clos dans tous les matchs, c'est une manière de mettre fin à cette bête immonde qui secoue notre football», a conclu Kerbadj. La fin de la rencontre n'a pas dérogé à la règle et l'arbitre l'a si bien mentionné sur la feuille de match en signalant l'envahissement du terrain. On s'attend donc à voir la ligue sévir; mais, au-delà des sanctions, il faut impérativement revoir nos textes et surtout nos structures. Le cas de cette rencontre n'est point propre à la JSS ni non plus à l'USMH. C'est tout un fléau dangereux qui est en train de gagner du terrain dans nos stades; donc autant penser à y remédier dès à présent, sinon c'est un raz-de-marée qui pourrait tout emporter sur son passage. Y. B.
Match MCO-MCA : arrestation de plus de 20 supporters (Sûreté de wilaya) Les services de la Sûreté de wilaya d'Oran ont arrêté, samedi soir, une vingtaine de supporters à l'issue d'incidents ayant émaillé la rencontre de football qui a opposé le MCO au MCA au stade Ahmed-Zabana d'Oran, a-t-on appris dimanche de ce corps de sécurité. Les éléments des services de la Sûreté de wilaya, soutenus par ceux des unités républicaines de sécurité (URS), ont saisi en possession des personnes arrêtées des armes blanches avant, pendant et après la rencontre de football, selon la même source. Des altercations se sont produites pendant et en fin du match entre les supporters qui se sont jetés des pierres avant l'intervention des Services de sécurité pour les disperser et rétablir la situation, a-t-on ajouté.