En conflit ouvert, depuis le 1er octobre dernier, avec la directrice de l'établissement, le syndicat des enseignants de l'Ecole nationale supérieure d'agronomie (Ensa) d'El Harrach, invite l'ensemble de la corporation à prendre part au sit-in prévu jeudi prochain à 9h devant le siège de la tutelle, le ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique (Mesrs) à Ben Aknoun (Alger). Réunis dimanche dernier dans leur sixième semaine de grève, les enseignants se félicitent, dans un communiqué parvenu à la rédaction du journal, de l'adhésion des enseignants au mouvement. Ils réaffirment leur «détermination à faire aboutir leur revendication portant sur la réintégration du collègue Arezki Mekliche injustement sanctionné par la direction et blanchi deux fois par la justice», ils dénoncent les sanctions prises à l'encontre de certains collègues enseignants par la directrice. Cette dernière, d'après les enseignants, fait «fi de la réglementation, notamment la loi 90-02, qui stipule dans son article 33, l'interdiction de prendre des sanctions contre toute personne en grève». Ils rappellent que toute tentative de remplacement d'enseignants permanents par des vacataires «est contraire à la réglementation en vigueur».Tout a commencé en janvier 2012 lorsque la direction a été sollicitée pour mettre à la disposition d'un étudiant en doctorat d'un semoir expérimental à El-Goléa, dans la wilaya de Ghardaïa. «Nous avons reçu l'accord de principe du secrétaire général. Contre toute attente, la directrice, et sans raison objective, a renié sa promesse», explique M. Mekliche, enseignant à l'Ensa et objet d'une mesure disciplinaire qui a suscité la colère de ses collègues qui se sont ensuite mobilisés à ses côtés. M. Mekliche fait part d'un «acharnement incompréhensible» de la part de la directrice de l'école «qui a été jusqu'à faire signer de faux PV à l'insu de mes collègues». L'enseignant dit avoir fait l'objet de deux actions judiciaires, qui se sont soldées par deux acquittements. «Aujourd'hui, l'affaire est au niveau de la Cour suprême. Je n'ai jamais imaginé qu'on en arriverait là», regrette M. Mekliche.Nous avons tenté de prendre attache avec la directrice de l'Ensa, Mme Rosa Imsouhal, sa secrétaire nous a indiqué qu'elle était en dehors de l'établissement. Nous avons également sollicité le directeur des relations extérieures, Cherif Omari, sans succès. Idem lorsque nous avons voulu contacter le syndicat solidaire des enseignants du supérieur (Sses) et son président, M. Goussem. Y. D.