L'Ecole nationale supérieure d'agronomie (Ensa) connaît toujours des perturbations, à cause d'une affaire de vol dite « affaire du semoir ». Plusieurs enseignants, (une vingtaine, selon l'administration et plus d'une centaine, selon les protestataires) maintiennent le mot d'ordre de grève, depuis le 1er octobre, pour la réintégration de leur collègue, Arezki Mekliche, enseignant au département de production végétale, dans ses fonctions. « Il est inadmissible que notre collègue soit toujours sanctionné au regard des décisions de justice rendues en sa faveur », ont-ils indiqué, hier, à l'Ensa. Solidarité oblige, les enseignants ne croisent pas les bras devant « l'injustice » dont serait victime leur collègue. « Depuis que cet enseignant a été accusé, à tort, du vol d'un semoir expérimental au début de l'année 2012, les enseignants ont exprimé leur colère et refusent l'acharnement de l'administration contre lui pour l'envoyer en prison », ont-ils indiqué. Selon les propos des protestataires, dans un premier temps, les collègues de l'accusé ont simplement appelé la tutelle à prendre les mesures nécessaires et rétablir le climat de travail. De retour de vacances pour entamer l'année universitaire 2012/2013, les enseignants de l'Ensa reviennent à la charge pour « exiger la réintégration » de leur collègue. Réunis sous l'égide du Syndicat des enseignants du supérieur solidaires (Sess), (syndicat non reconnu par l'administration), ils ont décidé de recourir à une grève ouverte, en guise de soutien à M. Mekliche. Ils affirment avoir « usé de tous les moyens légaux pour régler définitivement le problème mais, pour le moment, aucune suite n'a été donnée à nos doléances », ont-ils souligné. Ils affirment que « l'accusé a été innocenté par le tribunal d'El-Harrach et la Cour d'Alger, la directrice de l'école, Roza Isollah, rejette le verdict et a usé d'un pourvoi en cassation au niveau de la Cour suprême », ont-ils expliqué. Du côté de l'administration, le chargé des relations extérieures a minimisé le problème en déclarant que c'est « un faux problème qui pouvait être réglé au niveau de l'Institut et entre quelques personnes ». Notre interlocuteur a indiqué, qu'« au départ, M. Mekliche a nié, le 9 janvier dernier, avoir pris un semoir expérimental, vers El Goléa (Ghardaia), avant qu'il reconnaisse, 3 jours plus tard, avoir contre-signé le bon de sortie de l'engin ». Par ailleurs, le procès verbal de la réunion du conseil de direction du 15 mai 2012, préconise que cette affaire « soit introduite en justice. Par conséquent, la réhabilitation du concerné dans ses droits ne peut être prononcée que par la justice de son pays. Ce dernier est suspendu de ses fonctions, conformément à la règlementation qui stipule que sa situation administrative ne sera réglée que lorsque la décision de justice, sanctionnant les poursuites pénales, soit définitive. Il ne s'agit donc pas d'une décision arbitraire de suspension ». Certains étudiants, en fin de cursus, otage de cette action, ne peuvent pas à soutenir leurs mémoires de fin d'études.