Photo : S. Zoheir Par Abdelghani Aïchoun La sanction infligée par la Commission de discipline de la Ligue professionnelle de football (LFP) au club de la JS Saoura, classé 11e avec 12 points, a provoqué des remous dans la ville de Béchar. En plus de la démission du président de l'équipe, Mohamed Zerouati, qui a fait, hier, l'annonce de sa décision, des manifestations ont éclaté au centre-ville forçant les services de sécurité à se mobiliser afin de faire face à la situation. Ainsi, avant-hier soir, la LFP a indiqué, sur son site Internet, que suite aux «incidents qui se sont produits samedi dernier au stade 20-Août-1955 de Béchar à l'occasion de la rencontre JS Saoura-USM Harrach, comptant pour la 9e journée du championnat de Ligue1, ayant entraîné l'arrêt de la partie par l'arbitre à la 70e minute», elle a décidé d'infliger à la JSS la sanction suivante : «Un match perdu par pénalité, 4 matchs à huis clos dont deux matchs de suspension de terrain assortis de huis clos et une amende de 200 000 dinars». «Le club de la JSS sera privé de l'indemnité due au titre des droits de télévision», ajoute-t-on encore. Pour rappel, lors de cette rencontre, après le premier but de la JS Saoura, qui était jusque-là menée par l'USM Harrach, avec le score de deux buts à zéro, des incidents ont éclaté dans les tribunes. Un moment après, les supporters harrachis, une centaine selon quelques comptes-rendus de presse, ont envahis la pelouse. L'arbitre de la rencontre a décidé, à cet effet, d'arrêter la partie à la 70e minute. Le club d'El Harrach menait deux buts à un donc. Avant l'annonce de la décision de la Commission de discipline, certains observateurs de la scène sportive ont fait le parallèle avec l'affaire CABB Arréridj – MC Alger, il y a deux saisons, lorsqu'il y a eu envahissement de terrain. À l'époque la Ligue avait sanctionné les deux clubs par un match perdu et du huis clos. Finalement, cette fois-ci, les membres de cette même commission ont jugé que seuls les supporters de la JSS étaient responsables de l'envahissement du terrain qui avait provoqué l'arrêt de la partie. Une sanction, qui a conduit, comme signalé plus haut, le président du club à annoncer sa démission en raison de ce qu'il qualifie de «complot». À noter que l'USMH a écopé d'une amende de 100 000 dinars en plus des «indemnités financières qui seront demandées par le gestionnaire du stade au constat de dégradation de matériel». En dernier lieu, il est à signaler que la sanction infligée à la JSS présente quelques incohérences relatives à sa nature. Les membres de la commission de discipline n'ont pas déterminé dans le procès-verbal sanctionnant cette session, les articles du code disciplinaire sur lesquels ils se sont basés pour rendre ce verdict de quatre matchs à huis clos dont deux sur terrain neutre et une amende de 200 000 dinars. Il y a une sorte de «chevauchement» entre les articles 70, 72 et 73 relatifs respectivement à l'envahissement de terrain par le public, envahissement de terrain entraînant des incidents graves. L'alinéa 2 de l'article 70 parle de deux matchs à huis clos, en plus du match perdu par pénalité au club fautif et d'une amende de 100 000 dinars, quand il y a envahissement de terrain entraînant l'arrêt définitif de la rencontre, alors que l'alinéa 2 de l'article 73 évoque une sanction de 4 matchs à huis clos (en plus du match perdu par pénalité et d'une amende de 300 000 dinars) quand il y a «incidents graves sans dommages physiques survenus et signalés sur la feuille de match et entraînant l'arrêt définitif de la rencontre». À noter par ailleurs que l'article 69 du code disciplinaire stipule que quand il y a une «bagarre dans les tribunes entre les galeries des deux équipes entraînant l'envahissement du terrain provoquant l'arrêt définitif de la rencontre», les sanctions sont de : «Match perdu pour les deux équipes; Deux matchs à huis clos pour le club organisateur; un match à huis clos pour le club visiteur; cent cinquante mille dinars (150 000DA) d'amende pour chaque club». Pour dire, que la Commission de discipline aurait gagné plus de crédibilité si elle avait donné plus de précisions en ce qui concerne les articles du code disciplinaire sur lesquels elle s'est basée. Il ne faudrait pas que l'une ou l'autre des deux parties se sente lésée. Ce sont des affaires de sécurité et d'ordre public. Plus de rigueur est plus que nécessaire.