Dans quelques semaines, plus précisément le 17 décembre prochain, les premier tracteurs agricoles de marque Massey Ferguson, fruit d'un partenariat algéro-américain, vont sortir d'usine. Quant à leur commercialisation elle ne débutera qu'à la fin du mois de janvier 2013. C'est ce que nous a confirmé le P-dg de l'entreprise publique Farm Machines & Equipement Trading Co, une SPA chargée de la vente de la production de l'usine de montage de Oued H'mime (nord de la wilaya de Constantine). Ce dernier que nous avons rencontré en marge de l'inauguration, jeudi dernier, par les ministres de l'Agriculture et du Développement rural, M. Rachid Benaïssa, des Ressources en eau, M. Hocine Necib et du Commerce, M. Mustapha Benbada, du 8e Salon international de l'agriculture (Agro Expo Filaha) qui se déroule au Palais des expositions des Pins maritimes d'Alger, a déclaré que tout est en place pour être au rendez-vous aux dates fixées. Si cela se confirme, on pourra dire que c'est là une véritable prouesse dans la mesure où l'acte constitutif de la création de la société algéro-américain, baptisée Algerian Tractors Company, pour la fabrication en Algérie de puissants tracteurs agricoles sous la marque Massey Ferguson, a été signé le 15 août dernier. Comme il est clair que cette rapide mise en production de tracteurs agricoles n'en est pas moins une manière de répondre dans l'urgence aux besoins nationaux en matière de tracteurs agricoles, évalués à quelque 5 000 unités/an, et de pallier au manque de la production nationale, qui n'excède pas actuellement 2 500 véhicules/an. D'autant plus que l'Entreprise nationale des tracteurs agricoles (Etrag) ne produit actuellement qu'un seul modèle de tracteur de moyenne puissance alors que ceux issus du partenariat sont de forte puissance. De plus, comme nous l'a fait savoir le P-dg, la société ACT va produire à ses débuts 500 tracteurs par an d'une puissance allant de 55 à 160 chevaux, pour atteindre 5 000 véhicules/an au bout de quatre ans. Il faut dire aussi que l'arrivée des tracteurs Massey Ferguson, un des leaders dans le domaine du machinisme agricole, va permettre de pallier un tant soit peu au déficit de plus en plus chronique en matière de main-d'œuvre dans le secteur de l'agriculture. Un déficit qu'a soulevé le ministre de l'Agriculture et du Développement rural lors de son allocution avant de procéder à l'ouverture officiel du salon. Il a en effet clairement souligné que «la demande en mécanisation était de plus en plus forte, tirée notamment par la baisse de la main-d'œuvre et l'intérêt des agriculteurs à augmenter la productivité». Toujours dans le même ordre d'idées, Rachid Benaïssa a ajouté : «Cette demande s'explique également par le fait que les agriculteurs veulent se voir sécurisés dans leur activité.». Il a aussi déclaré aux média avoir constaté, dans ce salon, une présence «plus importante» de fabricants et de vendeurs de matériels agricoles. «Pour nous, c'est un indicateur important car cela signifie que les choses évoluent dans le sens d'un meilleur taux d'utilisation de machines agricoles dans les exploitations.» Il est bon de souligner enfin que, sur une superficie de près de 10 000 m2 qu'occupe le salon plus de 3 000 m2 sont réservés aux machinismes et équipements agricoles. Outre le matériel de grandes cultures (semoirs, moissonneuses-batteuses et tracteurs) le salon expose des machines nouvellement introduites en Algérie, comme les récolteuses de pomme de terre, de tomate et d'olives. Z. A.
Désintérêt des agriculteurs vis-à-vis des eaux non conventionnelles La question de la faible utilisation des eaux issues des stations d'épuration a été soulevée par les ministres Rachid Benaïssa et Hocine Necib, lors de leur discours inaugural du Salon Agro Expo Filaha. Benaïssa a toutefois rappelé que l'irrigation d'appoint est devenue une priorité majeure dans l'agriculture. C'est pourquoi «il est regrettable que des millions de mètre cubes issus de l'épuration des eaux usées ne soient pas exploitées par les exploitants agricoles», a-t-il lancé. Et pour preuve il a cité en exemple le cas de la wilaya d'Oran : «Sa station d'épuration des eaux usées peut assurer l'irrigation de près de 70 000 hectares, mais malheureusement elle est peu ou pas exploités à bon escient du fait du manque d'intérêt porté à ces eaux par une majorité de nos agriculteurs», s'est étonné Rachid Benaïssa. Devant ce désintérêt criard, Necib a, pour sa part, indiqué que son département ne cesse de sensibiliser les agriculteurs quant à l'utilisation des eaux usées épurées. Et de faire savoir dans ce sens que son secteur a «investi beaucoup d'argent dans le traitement des eaux usées et nous sommes en mesure de produire 1 milliard de m3 d'eau épurée d'ici 2014». Devant cet important volume d'eau disponible et aux fins de rassurer les agriculteurs il a tenu a lancer le message suivant : «Cette eau non conventionnelle est une ressource propre et répond aux normes sanitaires de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) en plus elle est gratuite». Z. A.