Le ministre de l'Agriculture et du développement rural, M. Rachid Benaïssa a indiqué jeudi à Alger que la demande en mécanisation était de plus en plus forte, tirée notamment par la baisse de la main d'oeuvre et l'intérêt des agriculteurs à augmenter la productivité. "Il y a une demande de plus en plus forte en mécanisation ce qui explique le problème de manque de main d'oeuvre dans le secteur et la volonté des agriculteurs à améliorer leur productivité", a souligné le ministre. M. Benaïssa s'exprimait en marge du 8ème Salon international de l'agriculture (Agroexpo Filaha) qu'il avait inauguré avec les ministres des Ressources en Eaux, M. Hocine Necib et du Commerce, M. Mustapha Benbada. Le ministre a dit avoir constaté, dans ce salon, une présence "plus importante" de fabricants et de vendeurs de matériels agricoles. "Pour nous, c'est un indicateur important car cela signifie que les choses évoluent", a-t-il dit. Sur une superficie de près de 10.000 m2 qu'occupe le salon, plus de 3.000 m2 sont réservés aux machinismes et équipements agricoles. Outre le matériel de grandes cultures (semoirs, moissonneuses batteuses et tracteurs) le salon expose des machines nouvellement introduites en Algérie comme les récolteuses de pomme de terre, de tomate et d'olives. Une douzaine d'entreprises spécialisées dans la fabrication et la vente de machines agricoles exposent à ce salon qui se poursuivra jusqu'à dimanche prochain. Cette demande s'explique également, ajoute le ministre, par le fait que les agriculteurs "sont de plus en plus sécurisés dans leur activité" et la "visibilité" que confère la politique du Renouveau agricole et rural aux agriculteurs et opérateurs économiques. Pour M. Benaïssa, cette visibilité a déjà donné ses fruits, bien que la marge du progrès demeure importante. Il en veut pour preuve la hausse de la valeur de la production agricole qui est passée de 1.696 milliards de DA en 2010/11 à 2.211 milliards DA lors de la campagne 2011/12 (près de 30 milliards de dollars). Selon lui, le secteur agricole a des potentialités qui lui permettent de faire du grand retard accusé au fil des années un atout pour augmenter la productivité, améliorer la qualité et trouver des niches à l'exportation. Par ailleurs, le ministre des Ressources en eaux a affirmé que son secteur allait mobiliser toutes les ressources nécessaires pour accompagner le processus de développement de l'agriculture. "Les deux secteurs travaillent en étroite collaboration pour réaliser l'objectif de 1,6 million d'hectares de superficies irriguées à l'horizon 2014", a-t-il dit. Les terres agricoles irriguées sont estimées actuellement à 1,2 million d'ha. M. Necib, a tenu à rappeler, toutefois, que le stress hydrique auquel fait face l'Algérie du fait son climat aride et semi-aride, était une contrainte exigeant une gestion rationnelle de cette ressource rare et mal répartie sur le territoire national. Ainsi, pour répondre aux besoins de l'agriculture, le secteur des ressources en eau tente de sensibiliser les agriculteurs quant à l'utilisation des eaux usées épurées. "Nous avons investi beaucoup d'argent dans le traitement des eaux usées et nous sommes en mesure de produire 1 milliard de m3 d'eau épurée d'ici 2014", a souligné le ministre. "Je veux faire passer un message aux agriculteurs : cette eau non conventionnelle est une ressource propre et répond aux normes sanitaires de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) en plus elle est gratuite", a-t-il ajouté pour tenter de rassurer les agriculteurs. De son côté, le secteur de l'agriculture tente de sensibiliser les agriculteurs notamment les producteurs de l'alimentation de bétail à utiliser cette ressource pour augmenter la production fourragère.