La réalisation du projet d'installation de l'usine Renault en Algérie et d'autres projets de grande envergure, comme celui finalisé avec les investisseurs émiratis, dépendent du développement de la sous-traitance, élément clé pour l'industrie automobile. Il s'agit d'«une réelle priorité pour le pays», selon M. Zaïm Bensaci, président du Conseil national consultatif de la PME (CNC/PME), lequel exhorte l'ensemble des donneurs d'ordre à faire le nécessaire pour assurer l'émergence d'un réseau national de sous-traitance, renforcé par des PME spécialisées dans différentes branches de l'industrie, notamment mécanique.Considérée comme la colonne vertébrale de l'économie d'un pays en termes de création d'emplois et de source de financement, l'activité sous-traitance est, actuellement, peu développée en Algérie.En témoigne le nombre des entreprises algériennes spécialisées en la matière qui n'excède pas les 800 unités, «alors que le ratio international est estimé à 30 PME pour 30 000 habitants», estime Laïb Aziouz, directeur exécutif de la Bourse algérienne de sous-traitance et du partenariat (Bastp). En Europe, le développement de l'industrie est basé sur un essaim de petites et moyennes entreprises (260 000 recensées) qui s'adonnent à la sous-traitance. C'est dire que l'Algérie enregistre un manque en PME d'une manière générale, et un déficit flagrant en PME spécialisées dans la sous-traitance industrielle particulièrement. Mais le gouvernement s'y intéresse de plus en plus pour amorcer une industrialisation à travers la création de 200 000 PME à l'horizon 2014. Ces nouvelles entreprises devraient aboutir à la création de 1,5 million d'emplois et pourraient réactiver plusieurs secteurs, en particulier celui de la mécanique. Elles pourraient également induire une baisse sensible de la facture des importations (5 milliards de dollars/an), notamment celle de la pièce de rechange, généralement contrefaite et qui se vend à des prix attractifs. Une réalité qui décourage les PME algériennes à se lancer de façon plus effective dans la production industrielle. Une Task force a été créée au niveau du ministère de l'Industrie pour justement faire la lumière sur les difficultés rencontrées dans ce domaine. Il est également prévu de mettre en place les conditions d'une politique devant «sauver le tissu de la sous-traitance existant en réglant ses problèmes notamment du foncier, d'équipement, de financements et de normes». Considérée comme la seule solution pour réduire la facture des importations de pièces de rechange, le développement de l'industrie de la sous-traitance devra connaître son essor, notamment avec le redémarrage des projets en cours, tel l'installation en Algérie de l'usine du constructeur automobile français Renault. Une usine qui sera finalement implantée dans la zone d'activités d'Oued Tlélat (à l'ouest d'Oran). Cette usine permettra ainsi de renforcer le tissu industriel et économique de la wilaya d'Oran, notamment par la création de plusieurs unités de production de pièces détachées. Une convention devrait être signée avec une entreprise privée pour la création de trente et une (31) petites et moyennes entreprises dans le secteur des industries mécaniques dans la wilaya d'Oran. B. A.