Les ministres des Affaires étrangères et de la Défense de cinq pays européens (France, Allemagne, Italie, Espagne et Pologne) se sont réunis, jeudi à Paris, essentiellement pour examiner la participation européenne à une intervention au Mali. Tout en envisageant de soutenir à travers des formations les forces africaines appelées à intervenir militairement, les Européens martèlent qu'il n'est pas question que l'Europe intervienne militairement sur le sol malien. Tout juste rentré d'une visite officielle à Bamako, le ministre allemand des Affaires étrangères, Guido Westerwelle, a donné le ton en appelant les Maliens à discuter. Pour lui, il faut déjà penser au développement futur du nord Mali. «A présent, il faut faire avancer le processus politique au Mali. Sans un dialogue entre le sud et le nord Mali, aucune solution ne sera stable et durable», a-t-il déclaré. Organisateur de cette réunion, le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, a refusé de détailler l'aide que l'Europe pourrait apporter. Le responsable de la diplomatie française a indiqué que toute l'Europe était prête à apporter son appui, notamment financier. «Il y a l'aspect sécuritaire et puis il y a un aspect en matière de développement et en matière humanitaire. Nous demanderons aux différents pays d'Europe de pouvoir apporter leur appui à la formation, leur appui technique, leur appui financier», a affirmé Laurent Fabius. Pour la France, «il faudra former les troupes maliennes et nous avons une expérience en cette matière au niveau européen». La démarche de l'Europe ne se limitera pas à cela mais elle passera par cette formation. «Je dis bien de l'Europe, et nous en avons discuté ce matin. Bien sûr nous demanderons aux différents pays d'Europe d'apporter leur appui, technique et financier, à cette formation. Donc, ce n'est pas une opération qui concerne seulement un ou deux pays en Europe, c'est une opération qui concerne toute l'Europe et qui s'inscrit dans le cadre de la politique de sécurité et de défense dont nous avons parlé ce matin». Laurent Fabius avertit néanmoins «que tout cela ne va pas se faire entre aujourd'hui et après-demain. C'est une opération sur la durée qui doit être d'abord menée par les Africains, et l'Europe est là pour les aider. Mais cela va prendre du temps et des moyens». «Les Africains eux-mêmes doivent prendre la responsabilité pour la sécurité dans cette région et dans le but de stabiliser le territoire», ont souligné Guido Westerwelle et ses homologues, qui ont martelé que l'Europe n'interviendrait pas directement en cas d'intervention militaire. Et d'ajouter qu'il «est toutefois envisageable de soutenir les Africains à travers des formations, mais il est clair qu'il ne peut y avoir d'intervention militaire européenne». Formation, financement, l'aide détaillée de l'Union européenne sera normalement annoncée lundi 19 novembre, après présentation et validation par l'ensemble des pays de la zone euro. Y. D.