Photo :S. Zoheir Par Samira Imadalou Les compagnies d'assurances semblent vouloir donner un coup d'accélérateur au secteur. Il y a, d'un côté, la volonté d'assurer une meilleure gestion de l'assurance automobile, la plus rentable selon des bilans présentés régulièrement. De l'autre côté, le développement de l'assurance des personnes figure parmi les priorités des compagnies créées dans le cadre de la filialisation du secteur conformément à la loi 06-04 du 20 février 2006. Regroupées autour de l'Union des assureurs et des réassureurs ( UAR), les 23 entreprises du secteur tentent, donc, de s'imposer dans un marché de plus en plus en expansion avec, notamment, l'arrivée des assureurs étrangers à l'image d'AXA. Pour cela, le cap est mis sur la réforme de l'assurance automobile à travers un accord signé entre les assureurs portant, notamment, l'augmentation du tarif de la prise de responsabilité civile (RC). La demande a été adressée au ministère des Finances. Le dossier est à l'étude. L'autre mesure phare contenue dans ledit accord concerne le plafonnement des remises à 50%. L'UAR prévoit aussi de mettre en œuvre certaines pratiques pouvant faciliter le règlement des sinistres comme le principe de constat à l'amiable ou, encore, de bonus malus pour les automobilistes. L'objectif, à travers ces dispositifs, est de rentabiliser l'assurance automobile qui - faut-il le signaler - est déficitaire selon les opérateurs du secteur qui cherchent à redresser ce segement d'activité. La réponse de la tutelle est en attente pour la RC mais pour le plafonnement, la décision est prise du côté des assureurs qui, auparavant, accordaient des remise jusqu'à 90 % dans le cadre des conventions signées avec les entreprises. L'accord en question, pour rappel, signé en juin dernier par treize assureurs publics et privés, fixe à 50% les abattements sur les risques automobiles au profit des entreprises et à 30% les remises en direction des particuliers. Ainsi, le secteur qui a réalisé, durant le 1er semestre 2012, un chiffre d'affaires de 49,3 milliards de dinars dont 56% ont été générés par la branche automobile - 56% en raison, principalement, de la croissance sensible du parc automobile, national - est en phase de passer à une autre étape : celle de l'innovation pour l'assurance des personnes. Les compagnies ont, en effet, montré leur disponibilité à jouer le jeu de l'innovation en proposant des produits adaptés à la demande, laquelle reste, pour le moment, timide comme le montrent les faibles résultats enregistrés : un chiffre d'affaires de 2,5 milliards de dinars au 1er semestre 2012, ce qui reste insignifiant par rapport aux potentialités. Pour propulser ce produit, les compagnies veulent passer à la vitesse supérieure en terme de propositions (individuelle ou collective) et de sensibilisation. Ainsi, les sept entreprises qui ont créé des filiales spéciales «assurances-vie» ont inscrit dans leur stratégie de développement l'innovation. En plus des produits déjà commercialisés (assurance médicale, assurance risques d'accidents, épargne individuelle…) à travers,notamment, les banques et les réseaux des sociétés-mères, les assureurs de personnes promettent de nouveaux produits dont certains sont en cours d'études. C'est le cas pour Caarama (filiale à 100% Caar), de Tala Assurance, Saps (SAA-Macif), le Français Cardif et Macir-vie, le Mutualiste (filiale de la Cnma) et AXA Algérie. Le marché s'annonce prometteur à la faveur des ambitions affichées par l'UAR.