Pour un bon essor de la pratique sportive et soucieux d'avoir des installations appropriées à chaque discipline, fiables et homologuées par les instances sportives à l'échelle mondiale, regroupées au sein du Comité olympique, international, il ne suffit pas d'aménager des terrains de pratique du sport, mais le plus important reste le soin et l'entretien qu'on y apporte. Ceci passe par une politique de maintenance bien adaptée et bien suivie. La gestion des installations sportives suppose, donc, entre autres, la mise sur pied d'une structure viable à court, moyen et long terme afin de maintenir ou consolider non seulement les performances sportives mais, aussi, servir d'un cadre idéal de ressource. La dernière finale de la CAN des moins de 17 ans qu'a accueillie notre pays et dont les matchs se sont disputés sur les deux stades de Zéralda et de Dar el Beïda dont la capacité d'accueil ne dépasse pas les 10 000 spectateurs, repose avec acuité le problème de l'organisation et des critères auxquels doivent répondre certaines infrastructures pour accueillir d'importants rendez-vous sportifs, continentaux ou régionaux. Les stades ne répondant pas ou plus aux normes conventionnelles ne peuvent abriter ce genre de matchs ou de compétitions d'envergure. Le stade de Dar El Beïda, qui a abrité la finale continentale de la catégorie, entre l'Algérie et la Gambie, a été en deçà des espérances des fans qui s'y sont rendus pour soutenir leurs équipes. Cette finale, qui devait être une fête du football continental, a tout simplement été ratée. Depuis des années, l'accent est mis sur cette carence en infrastructures sportives. Il y a trop de clubs pour peu de terrains. En outre, de nombreux stades ne répondent plus aux critères de la haute compétition. Même certains de ceux qui ont été construits de l'indépendance à nos jours ont des problèmes d'homologation. D'après les études menées par l'ingénieur du CTC (Contrôle Technique des Constructions) sur les infrastructures ou stades que compte le pays, construites, il y a plus de 50 ans, beaucoup se trouvent dans un état de délabrement très avancé et constituent, du coup, un danger pour le grand public et un frein pour le développement des disciplines sportives, d'où la nécessité d'une mise au point de la politique de la maintenance et cela dans toutes les infrastructures de la République, qui fait défaut en rapport aux normes et la durée de vie des matériels sportifs comme outils de production. A ce tableau peu reluisant, on peut relever que même le stade 5-Juillet qui fait la fierté de la ville d'Alger, ce stade mythique ne répond plus aux normes internationales. Les clubs doivent disposer d'un stade qui répond aux normes édictées par la réglementation. Il est vrai que l'organisation d'une compétition d'envergure, par exemple la Coupe du Monde de football, exige beaucoup de moyens. Pour la dernière édition, qui a eu lieu en Afrique du Sud, remportée par l'Espagne, pas moins de 3,225 milliards d'euros et une très grande capacité organisationnelle et managériale ont été mis à la disposition du comité d'organisation par l'Etat du pays de l'arc-en-ciel. Mais ceux qui doutent de l'Algérie semblent avoir oublié que ce pays avait organisé dans le passé les Jeux méditerranéens en 1975, africains en 1978 et la CAN-1990. Même s'il s'agit, là, d'événements de moindre envergure, ils avaient donné une idée de ce qu'elle savait faire.
Déficit chronique de ses infrastructures, dirigeants préoccupés par leur image Aujourd'hui, l'Algérie, une grande nation de football, est en contradiction avec son image en raison du manque flagrant d'organisation et du déficit chronique de ses infrastructures. Toutes les structures désirant organiser un tournoi d'envergure doivent également être mises à niveau pour leur permettre d'accueillir de grands événements et éviter les dépassements et, ce, en attendant la réalisation des nombreux stades que les pouvoirs publics ont approuvés en investissant gros pour leur réalisation, surtout dans la capitale qui dénombre des clubs «SDF» en raison du déficit flagrant d'infrastructures. Celles, existantes déjà, ne peuvent plus répondre à la demande qui se fait de plus en plus pressante. Il faut mettre en place une stratégie et définir des priorités afin d'arriver progressivement à réaliser de nouvelles infrastructures qui pourraient canaliser cette jeunesse. L'engouement qu'a suscité notre équipe nationale, après ses exploits lors des éliminatoires de la CAN-2010 en Angola et du Mondial-2010 en Afrique du Sud, a fait que les capacités d'accueil de nos stades sont en deçà du nombre croissant de supporteurs désirant soutenir leurs idoles et rendre hommage aux mondialistes. Même les moyens d'accueil des équipes participantes ne sont pas à la hauteur d'une compétition. C'est donc tout un ensemble de critères à revoir. La préparation d'un rendez-vous sportif doit être minutieusement étudiée pour éviter une déception sur le plan organisationnel. Les cahiers des charges sont donc une priorité pour déterminer les parties qui ouvrent droit à l'organisation d'une importante compétition sportive. Il faut souligner que des erreurs d'organisation d'une compétition peuvent conduire à des drames. Pour éviter ces deuils, mieux vaut déterminer minutieusement les parties capables de prendre en charge une compétition et/ou une rencontre internationale. L'Algérie apparaît, aux yeux de maints observateurs, comme une grande nation de football. Le peuple algérien lui-même en semble convaincu, et la Fifa l'y conforte en le classant régulièrement dans le top cinquante de ses pays membres. L'Algérie, le pays des Madjer-Assad, Belloumi, Fergani, Merzekane et Guendouz, ne peut rester indifférente aux grands événements. Avec ses 14 participations à la phase finale de la Coupe d'Afrique des Nations, dont une victoire en 1990 à Alger, jusqu'ici, et trois participations au tournoi final du Mondial de la Fifa, les Algériens peuvent se vanter, à juste titre, par rapport à bien d'autres nations du monde. D'autant plus que des vieilles gloires comme les nouvelles étoiles du football mondial, de noms comme Madjer, Assad et Dahleb portent encore haut les couleurs nationales de leur pays. Tel est sans doute le premier paradoxe d'un football algérien qui a réalisé à l'extérieur tous ses exploits en Coupe du Monde et Coupe d'Afrique des Nations, ses prestigieux clubs vainqueurs des Coupes africaines ne pouvant accueillir à domicile qu'une seule fois en 50 ans la Coupe d'Afrique des Nations en 1990… A. L.