Photo : Riad Par Amirouche Yazid L'Algérie accuse un retard énorme en matière de centres de préparation des équipes de football. Mais ce déficit ne se rappelle à nos souvenirs qu'en constatant que nos clubs partent pour la Tunisie, le Maroc ou la France pour y effectuer leur préparation d'intersaison. Et le mal est encore plus profond : même la sélection nationale ne dispose pas de site pour se préparer aux grands rendez-vous footballistiques. S'il est encore raisonnable de s'interroger pourquoi les Verts partent ailleurs pour préparer une rencontre qu'ils doivent jouer en Algérie, il ne faudrait pas perdre de vue que le pays ne dispose pas d'une moindre infrastructure qui offre les commodités élémentaires pour une préparation de performance. L'expérience aura ainsi révélé que les complexes où se rendait notre équipe nationale ne permettent pas de travailler dans des conditions à la hauteur des résultats recherchés. C'est pour cette raison que notre sélection est dans l'obligation d'aller ailleurs pour des stages de préparation ponctués par des matches amicaux. Car même pour convaincre une autre sélection de venir en Algérie en découdre amicalement avec les Verts, il faudrait réunir certaines conditions liées aux infrastructures sportives et hôtelières. Ce que n'offrent pas nos enceintes sportives. La solution est donc d'aller se préparer ailleurs où des pays moins riches que l'Algérie ont construit des centres de préparation dignes de la performance et de l'élite. Pendant ce temps, dans l'Algérie du football se pose de manière récurrente la question de savoir où notre sélection jouera son prochain match. Le stade de Blida constitue désormais le recours opportun pour l'équipe nationale privée pendant une longue période de celui du 5 Juillet. C'est dire que le retard du football algérien ne se réduit pas aux enceintes qui abritent les compétitions nationales, dont certaines ne seraient jamais homologuées sous d'autres cieux. Le déficit se situe plus au niveau des sites de préparation. Les techniciens -que personne ne daigne, hélas, écouter- se plaignent souvent -à juste raison d'ailleurs- du «désert infrastructurel» dans lequel ils sont priés de former de solides formations. Chimère. S'il est manifestement illusoire d'espérer voir nos clubs se doter d'infrastructures de qualité, il est en revanche attendu que les pouvoirs publics prennent en charge ce volet dans la mesure où toute politique de développement de la discipline passera inévitablement par un renforcement aussi bien qualitatif, que quantitatif des sites sportifs. Le meilleur moyen, à notre humble avis est de se faire des ambitions à la mesure de la stature du football algérien au niveau continental. Dit autrement : il faudrait que l'Algérie s'inscrive de nouveau dans la logique de candidate à l'organisation d'une compétition d'envergure. C'est a priori le seul moyen pour voir l'Algérie rattraper un tant soit peu son retard en matière d'infrastructures. Ils sont nombreux les pays à emprunter cette voie qui a porté ses fruits. La Tunisie, par exemple, n'a vu son parc infrastructurel s'améliorer davantage que suite à l'organisation de la Coupe d'Afrique des nations en 2004. Entre ce que comptait la Tunisie comme sites sportifs en 1994 et ce qui été fait pour l'édition de la CAN 2004, la différence est énorme. Le constat est valable pour tout pays qui gagne le pari d'organiser une grande manifestation footballistique. C'est le cas présentement de l'Afrique du Sud qui se prépare à accueillir le premier Mondial en terre d'Afrique. De grosses enveloppes sont ainsi débloquées pour la construction de grands et beaux stades. Cela nécessite, bien entendu, un engagement franc de la part de l'Etat. Nul n'ignore à cet effet qu'il y a une volonté de replacer le football algérien au niveau qui était le sien il n'y a pas si longtemps. On semble cependant miser sur une stabilisation des instances avant de se lancer dans un tel défi. Il s'agit d'un défi dans le sens où l'Algérie n'a pas organisé un grand tournoi de football depuis 1990. Depuis cette date, la Tunisie a abrité deux Coupes d'Afrique des nations (1994, 2004). La conjoncture actuelle de notre football -les Verts sont à quelques pas du Mondial 2010-, ainsi que la santé financière du pays, sont autant de facteurs qui devraient inciter l'Algérie à postuler pour l'organisation de la CAN. L'organisation par l'Algérie de la récente Coupe d'Afrique U17 a démontré combien les Algériens, passionnés du foot, ont hâte d'accueillir l'Afrique du foot. La balle est désormais dans le camp des politiques.