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Les compétitions, talon d'Achille du sport algérien Malgré leur importance pour connaître les capacités d'organisation du pays et le niveau de ses sportifs
Un grand événement sportif peut être défini comme une manifestation sportive de niveau mondial ou continental, reconnue par une instance sportive internationale et organisée de manière exceptionnelle, qui attire une audience large et suscite l'attention des médias internationaux. Il s'agit donc pour l'essentiel de championnats du monde, de championnats d'Afrique, de jeux internationaux ou continentaux. Quelques rares événements récurrents peuvent entrer dans cette catégorie, en raison de leur impact médiatique international important (notamment les tournois du grand chelem en tennis ou les grands tours cyclistes comme le Tour de France). C'est à ce niveau que le sport algérien accuse un manque flagrant. Il est, en effet, entendu que notre sport souffre d'un mal chronique. C'est-à-dire que les candidats organisateurs ont intérêt à mettre tout à jour s'ils désirent enlever la décision de mettre sur pied des manifestations d'envergure. Depuis plusieurs années, l'Algérie n'a pas organisé une compétition d'envergure internationale. Sur le plan continental, en football surtout, depuis 20 ans (la CAN 90 enlevée par l'Algérie des Madjer), nous n'avons pas pu organiser une compétition continentale regroupant les meilleurs footballeurs du continent. Par ailleurs, notre sport collectif et individuel souffre également d'un manque d'organisation et d'infrastructures adéquates. Par le passé, nous avons pu organiser le championnat d'Afrique de ces disciplines, mais aujourd'hui, notre pays n'organise que des tournois de zone. Nous comptons poser notre candidature pour l'organisation du championnat d'Afrique des différentes disciplines surtout les saisons prochaines. Et dans quelques saisons, nous voulons abriter un championnat d'Afrique du monde des sports collectifs avec la participation de la crème du sport mondiale. Sur le plan local, nous comptons réorganiser le paysage national de notre sport collectif et individuel à travers la création de pôles de développement qui devront donner l'opportunité à tous nos sportifs où qu'ils soient de pouvoir s'exprimer à travers une compétition zonale, régionale, nationale et enfin internationale. Il ne fait aucun doute, pour le redécollage du sport algérien, après une période morte, que la relance passe par une action forte comme celle que nous avions coutume d'organiser. Ce qui nous a permis de jauger notre niveau, de voir nos capacités d'organisation, de voir jusqu'où nous pouvons aller, de mesurer notre potentiel, bref, de faire un état des lieux... Il ressort de ces travaux que notre pays présente un bon bilan en termes d'organisation passée de grands événements, avec des retombées positives significatives mais que l'accroissement de la concurrence et des enjeux fragilise notre position par rapport à celle de nos principaux concurrents, comme en témoignent des échecs récents. Dans ce contexte, si notre pays veut rester un grand pays organisateur dans son intérêt bien compris, il lui faut bâtir une stratégie concertée de soutien durable à l'organisation d'événements sportifs internationaux et se donner les moyens de ses ambitions. Manque criant en infrastructures sportives d'envergure Une vingtaine d'années de passage à vide et l'Algérie est incapable d'accueillir une compétition de football d'envergure depuis la Coupe d'Afrique des nations (CAN) en 1990. Malgré des victoires engrangées sur la scène internationale par l'équipe nationale algérienne, notamment plusieurs participations en phase finale des Coupes d'Afrique et trois participations à la Coupe du monde de football (1982, 1986, et 2010), la qualité des infrastructures sportives algériennes reste préoccupante. Aujourd'hui, ce n'est plus seulement la qualité, c'est aussi devenu la quantité. Le pays qui a produit des talents présente un visage infrastructurel pathétique, en tout cas pas du tout approprié à ce que le football lui a apporté. Les stades construits sous l'ère coloniale, il y a donc des siècles, ne répondent plus aux normes internationales : absence d'Internet, de téléphone ou de fax, d'eau, éclairage caduc, cabine de reportage exiguë, toilettes non fonctionnelles, vestiaires délabrés, etc. Le stade du 5-Juillet, bien qu'opérationnel depuis 1975, n'a malheureusement pas vu ses travaux s'achever. Aussi toutes les velléités des ministres des Sports successifs du pays d'obtenir l'organisation d'une CAN ont été sacrifiées sur l'autel du dénuement infrastructurel en matière de stades de football. Face à ce constat, le gouvernement algérien avec l'aide très précieuse du président de la République, souhaite réaliser sept grands stades de football. Abordant la politique sportive, Abdelaziz Bouteflika, a noté l'effort exceptionnel investi par l'Etat algérien tout au long de cette décennie en vue de développer les infrastructures sportives à travers tout le territoire et pour redynamiser l'activité sportive dans toutes les disciplines. «Nous devons poursuivre la densification du réseau des installations sportives d'une manière rationnelle en veillant, notamment, à doter toutes les localités d'installations sportives de proximité. Nous devons nous investir davantage dans le développement de l'activité sportive et, pour rehausser le rayonnement du sport national de compétition, accorder une attention particulière à la formation des formateurs et des jeunes talents, ainsi qu'à la massification de la pratique à travers, notamment, la relance du sport en milieu scolaire, universitaire et d'enseignement et de formation professionnels, sans oublier le sport féminin et le handisport», a déclaré le président de la République, qui a saisi le débat approfondi consacré à ce dossier pour émettre ses instructions en la matière en direction du gouvernement. Cela constitue la 1re partie du programme national de développement des infrastructures sportives pour l'année 2014. Projet de construction de sept grands stades Le gouvernement algérien souhaite réaliser sept grands stades de football. L'agglomération algéroise disposera de deux nouveaux stades d'une capacité moyenne de 40 000 places. Le premier est en chantier à Baraki, dans la banlieue est de la capitale algérienne ; et le second à Douera, dans la banlieue ouest, a fait l'objet d'un appel d'offres. A Oran, un stade de 50 000 places est en construction. Et les projets de Tizi Ouzou (50 000 places), Constantine (50 000 places) et Mostaganem (35 000 places) devraient être lancés dans l'année 2010. La Direction de la jeunesse et des sports de la capitale algérienne a sélectionné le groupe de Construction Engineering Group (CRCEG) pour réaliser la construction d'un stade omnisports de 60 000 places à Baraki, dans la wilaya d'Alger. Le montant du contrat est évalué à plus de 100 millions d'euros. Selon les termes de ce contrat, le groupe dispose d'un délai de 29 mois pour effectuer la livraison du stade. Le nouveau stade omnisports de Baraki sera le deuxième grand stade de la capitale avec le 5-Juillet. Le futur stade de Baraki sera aux normes internationales et permettra aux nombreux clubs de football d'Alger comme le NA Hussein Dey, le CRB, l'USMA, le MCA, le RCK, l'OMR et l'USMH de disposer d'un grand stade pour les rencontres nationales et internationales. En outre, le gouvernement algérien a pour objectif de construire de nouveaux stades omnisports à Oran, Tizi Ouzou et Sétif. Ce projet, lorsqu'il sera réalisé, permettra à l'Algérie de disposer de sept stades capables d'accueillir une grande compétition internationale de l'envergure d'une Coupe d'Afrique des nations. Le rêve d'organiser une CAN pourrait se concrétiser aux alentours de 2016-2020. La Confédération africaine de football ayant déjà confié les éditions de 2010, 2012, et 2014, respectivement à l'Angola, Gabon-Guinée équatoriale et la Libye. Le Maroc, positionné pour 2016, serait alors un challenger sérieux. Autant dire que ce n'est pas demain la veille. C. C.