«Des experts affirment qu'ils se sont trompés dans leurs prévisions en ce qui concerne la croissance dans le monde. Un document remis au conseil d'administration de l'OIT (Organisation internationale du travail) indique que dans tous les pays à travers le monde, y compris ceux développés, il n'y aura pas de croissance positive mais plutôt négative. Au mieux, ce sera le maintien du même niveau actuel de croissance», c'est par ces mots que le ministre du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale, Tayeb Louh, a entamé, hier à Alger, son discours à l'ouverture des travaux d'une session de formation au profit des inspecteurs du travail. Celle-ci ayant pour thème : «Les techniques de contrôle pour la promotion du travail décent». Et le premier responsable du département du travail d'insister : «Il faut tenir compte de cette dimension économique au niveau mondial. Votre formation doit être adaptée aux changements annoncés». Des mots répétés plusieurs fois et avec insistance, comme pour prévenir, pas seulement l'assistance mais tous les travailleurs et autres candidats à l'emploi, des difficultés à assurer ce travail décent. Aussi, sans le dire clairement, le ministre considère que pour prétendre à un travail décent, il faudrait d'abord prouver ses compétences : «Un travail productif doit accompagner le travail décent». Selon le ministre, l'Etat algérien a engagé de grandes réformes pour ne pas subir les effets de la crise économique mondiale : «L'Algérie a payé la totalité de ses dettes et a engagé des projets routiers, les chemins de fer, les barrages, les télécommunications et autres). Cela sur décision du président Bouteflika». Entre autres résultats de ces réformes, la baisse du taux de chômage, se félicite Tayeb Louh : «A l'arrivée du président Bouteflika à la tête de l'Etat, en 1999, le taux de chômage était de 30%. L'année dernière (2011), il était de 10%. Plus précisément 9,96% selon les chiffres du FMI qui prévoit d'autres baisses en 2012 et 2013». Toutefois, il reste encore beaucoup à faire pour faire face aux menaces sur le monde du travail et c'est le grand défi à relever aujourd'hui. Une grande responsabilité incombe donc aux inspecteurs du travail «à qui je demande d'assurer leur mission avec rigueur et efficacité. Nous avons besoin d'une évaluation réelle de la situation pour que nous puissions prendre les décisions adéquates dans les temps et réunir ainsi les conditions d'un travail décent de façon à assurer l'égalité entre les hommes et les femmes, l'égalité dans les salaires et le dialogue social». Revenant sur la réforme de la sécurité sociale en Algérie, le ministre dira qu'avec la généralisation de la carte Chifa, le processus est en voie d'achèvement par le lancement prochain de «la déclaration à distance» au profit des patrons d'entreprises : «Une manière de faire face à la bureaucratie régnante.» Aussi, une question très importante concernant ce volet est en discussion : «Nous sommes en train de réfléchir à d'autres sources de financement des caisses d'assurances sociales. Les contributions des assurés et des employeurs ne suffisent pas. C'est un problème posé au niveau mondial et pas seulement en Algérie». K. M.