Photo : Riad Par Hasna Yacoub Le général Carter Ham, le commandant des Forces américaines en Afrique (Africom), a de nouveau appuyé la position algérienne dans la crise malienne en déclarant que «tous les efforts doivent être déployés pour trouver une solution négociée pour le nord du Mali». Tout en soutenant que l'Algérie a une compréhension «très profonde» et «exhaustive» des défis qui se posent dans le nord du Mali, le général Ham a relevé la nécessité d'un «règlement négocié» de la crise malienne. Dans une déclaration à l'APS à l'issue d'une intervention devant le think tank britannique des affaires internationales, le général américain est revenu sur sa visite en Algérie en septembre dernier qu'il a d'abord qualifié de «très bonne» avant d'indiquer avoir constaté que «les Algériens préfèrent absolument un règlement négocié». Mais pas seulement. M. Ham a affirmé que lors des discussions avec de hauts responsables militaires et civils des pays de la région du Sahel, il a constaté une «unanimité» autour de deux points : «La nécessité de préserver l'intégrité territoriale du Mali, excluant tout appui à un mouvement séparatiste» et le «refus de la présence continue de l'Aqmi au nord du Mali». Une présence «inacceptable pour les Maliens, pour les pays de la région et pour la communauté internationale», a insisté M. Ham qui a considéré que «bien que des négociations soient en cours, il est prudent de se préparer à une éventuelle intervention militaire qui pourrait être nécessaire». Estimant que l'Aqmi «est plus fort aujourd'hui qu'il ne l'était il y a un an», le commandant d'Africom a attribué cette situation au fait que cette organisation terroriste régionale bénéficie d'un refuge au nord malien et de financements. «L'Aqmi est la branche terroriste la mieux financée grâce aux fonds qu'elle reçoit par le biais des enlèvements contre rançon, ou par son lien avec le trafic de stupéfiants et autres trafics illicites», a-t-il souligné. Il a rappelé, en outre, qu'Aqmi était une organisation «qui dispose de beaucoup d'armes et de combattants, dont un grand nombre était revenu au nord du Mali suite à l'intervention militaire en Libye», en 2011. Soulignant que cette organisation terroriste constituait «une grande menace» notamment en raison de son «extension», le patron d'Africom a estimé que «si rien n'est fait contre ce groupe, cette situation présentera un risque croissant pour les pays et les peuples de la région, et de plus en plus pour l'Europe et les Etats-Unis». A ce sujet, le général Ham a salué «les efforts accrus de l'Algérie» pour assurer la sécurité de ses frontières pour empêcher, selon lui, une libre circulation des éléments d'Al-Qaïda et d'autres groupes. Au cours de son exposé, le général Ham a également évoqué la situation en Libye dont il a relevé «la grande fragilité» en soulignant que le seul élément positif est la tenue d'élections qui auront permis au peuple libyen de choisir ses propres dirigeants. La situation dans ce pays est «désordonnée, problématique et il y a beaucoup de défis à relever. Il n'y a pas d'institutions gouvernementales à proprement parler et il y a des milices bien armées et équipées activant hors du contrôle du gouvernement» à travers la Libye, a-t-il résumé. M. Ham a exprimé son inquiétude quant à la présence d'organisations extrémistes en Libye avant de souligner que «la coopération américaine avec les forces de sécurité libyennes» est intervenue pour «permettre de rétablir la sécurité, à travers notamment la sécurité des frontières, la sécurité maritime et la mise en place d'une force antiterroriste libyenne».