Photo : Riad Par Younès Djama La secrétaire générale du Parti des travailleurs (PT) continue de penser que le président Bouteflika a été trahi par ses proches qui, à chaque joute électorale, veulent saborder les réformes politiques qu'il a lui-même engagées. Et de faire remarquer que la lecture juridique faite par le ministre de l'Intérieur, à l'annonce des résultats préliminaires des élections locales du 29 novembre, était «fausse». Pour Louisa Hanoune, qui animait hier, au siège du parti une conférence de presse, les élections locales (APW, APC) du 29 novembre représentent un énième «coup de poignard» dans le dos du président de la République, Abdelaziz Bouteflika, et de son Premier ministre, Abdelmalek Sellal qui s'étaient engagés à assurer un vote libre et transparent. Mme Hanoune a affirmé que le PT «prend acte» des résultats des élections locales du 29 novembre, tout en les qualifiant de «tronqués et d'irréels». Elle porte la responsabilité de ce «2e échec», après les législatives du 10 mai, au ministre de l'Intérieur, Daho Ould Kablia, qu'elle accuse d'avoir renié ses engagements pris à la veille du scrutin. Notamment en ce qui concerne le vote des éléments des corps constitués qui devaient voter dans leurs lieux de résidence y compris par procuration. Selon Louisa Hanoune, ces éléments ne se seraient pas seulement contentés de voter au niveau de leurs lieux de résidence… Elle juge toutefois qu'il n'appartient à aucune partie, ni aucun cercle d'entraîner le corps de l'Armée nationale populaire (ANP) dans le processus de fraude des élections. Pas plus que d'inciter à l'affrontement entre les éléments de l'ANP et les citoyens. «Les éléments de l'ANP ont tout le droit de voter librement. Mais le suffrage universel impose qu'un homme est synonyme d'une voix», déclare-t-elle en faisant allusion aux injonctions qu'auraient reçues les éléments de ce corps quant à voter en faveur du parti de la majorité, le FLN. Comme lors des législatives, Louisa Hanoune estime que son parti est «une nouvelle fois visé», et cela pour ses prises de position politiques et économiques, ajoutant que le but recherché est la «mafiotisation» de la vie politique par l'intrusion de l'argent sale. A ce propos, la conférencière a tenu des propos particulièrement virulents vis-à-vis du ministre de l'Environnement et l'Aménagement du territoire et de la ville, Amara Benyounès, et son parti, arrivés troisièmes aux assemblées communales après le FLN et le RND de MM. Belkhadem et Ouyahia. Le Mouvement algérien populaire (MPA, parti de M. Benyounès) ? «Un ramassis et une nébuleuse de brigands et chantres de l'argent sale !» lance la SG du PT pour qui «le MPA n'est pas un parti» car ne bénéficiant d'aucun ancrage populaire. Faisant une lecture politique des résultats préliminaires, Mme Hanoune note que cette élection a enfanté d'une nouvelle cartographie politique, ajoutant que les résultats «sont une nouvelle carte de pression entre les mains des Etats-Unis et l'Union européenne (UE)» qui ont déjà le pays en ligne de mire, à propos de la question des disparus notamment.