Photo : S. Zoheir De notre correspondant de Constantine Nasser Hannachi
Une fois la vaste opération de nettoiement des cités et autres places publiques achevée, c'est le retour à la case départ, les endroits assainis à la faveur de la directive du Premier ministre renouent avec la saleté. Le civisme se cherche encore au niveau des quartiers, des cités, des marchés. La directive ministérielle «Ville propre et environnement sain» a été appliquée intensivement sur terrain. Des interventions aux endroits critiques ont eu lieu. Mais le constat, peu de jours seulement après l'opération, est peu reluisant faute de suivi et d'une implication des gens. Les cités Constantinoises affichent des degrés de propreté disparates malgré le bon déploiement des agents de la municipalité et le ramassage en alternance qui se déroule à longueur de journée : Le civisme, cette notion pourtant facile à adopter, ne parvient toujours pas à être assimilée par les citoyens, qui semblent récalcitrants devant un environnement sain. Le chef de l'exécutif a pris la décision d'interdire le rejet des déchets et des gravats et de «durcir les sanctions contre les contrevenants». En effet l'arrêté du wali n°155/012 du 10 octobre 2012 était tombé à point nommé pour maintenir l'environnement propre et sain, notamment aux abords des routes, sites archéologiques et places publiques. Une façon de mettre un terme à une situation pour le moins déplorable. La police de l'urbanisme, a l'environnement et la Gendarmerie nationale s'associent pour dresser d'éventuels PV. Mieux encore, les autorités appellent les citoyens à contribuer, en appelant un numéro mis en place à cet effet, en cas de dépôt illégal de déchets. Pour l'heure aucun bilan n'a filtré sur des cas d'infractions dès lors que la directive nouvelle, encore faudra-t-il disposer de 30 jours pour entériner d'éventuels procès. L'opération de ville propre lancée à travers la wilaya de Constantine conformément aux directives du Premier ministre aura donné un grand coup de balai dans les endroits les plus crasseux de la cité millénaire. Ce sont des tonnes de détritus qui ont été emballés et éloignés des zones habitées. Une grande mobilisation des autorités locales et notamment du secteur de l'hygiène de la commune de Constantine qui a mis en place les moyens nécessaires. Les points névralgiques surchargés d'ordures ont été ainsi nettoyés avec le concours plus ou moins volontaire de la population. «Dire que l'opération ville propre n'a pas été une réussite serait un mensonge. Mais ce que l'on retient c'est une participation décousue de la population .Certains quartiers ont adhéré et d'autres non. Ce qui amène à dire qu'une vaste opération de sensibilisation devra être menée à longueur d'année via les associations de quartiers en étroite collaboration avec les responsables de l'hygiène au niveau de la commune», déclare un agent à la commune ayant pris part à ce grand coup de lifting notamment du côté de la cité Ciloc connue pour ses coins et recoins «crasseux». «Il est important que le citoyen s'implique au fur et à mesure dans ce genre d'opération. Sans quoi on retournerait à la case départ», alerte le chargé de l'hygiène auprès de l'APC, M. Nourredine Benkhemis. Une appréhension justifiée puisqu'à peine les derniers ramassages des camions à bennes passés, certains espaces au niveau des cité populeuses ont renoué avec leur état initial d'insalubrité et ternissent l'environnement du fait que toutes sortes d'ordures sont jetées, et à n'importe quelle heure et à même les portails des immeubles, par les gens. Ainsi le vœu de garder une cité propre après cet effort financier et humain déployé par l'Etat s'est quelque peu heurté à l'incivisme des citoyens. «C'est sur ce front qu'il importe, désormais de mener le combat si l'on veut garder des villes saines et dépolluées», a estimé un agent du secteur de l'assainissent de Constantine. «Le reflexe de jeter des détritus n'importe où et n'importe quand a vraiment la peau dure» a-t-il ajouté. Constantine s'est délestée de quantités énormes d'ordures ménagères et de déchets solides qui ont été évacués vers les centres d'enfouissement technique. Néanmoins le maintien de l'hygiène souhaité par les pouvoirs publics dans les cités, à l'issue de cette «révolution» de ramassage dans toutes les communes de la wilaya, notamment à la nouvelle ville Ali-Mendjeli et à Massinissa ( Khroub), a quelque peu lâché. Et pour cause, les citoyens demeurent imperméables au civisme. A vrai dire, maintenir l'aspect blanc de propreté n'a pas été suivi à son terme.Il suffit de sillonner les artères des cités et des résidences pour s'en apercevoir. le geste de déposer son sachet noir dans des bacs à ordures disponibles à travers les quartiers reste une opération délicate pour les gens !