Mahmoud Rechidi, le président du Parti socialiste des travailleurs (PST), qualifie de «très honorables» les résultats de la participation de son parti au scrutin du 29 novembre dernier. «Dès le départ, notre objectif n'était pas d'avoir des listes, encore moins des sièges, dans toutes les APC et toutes les APW. Les élections pour nous étaient juste un moyen, une tribune, nous permettant d'exprimer nos positions politiques et nous faire connaître en tant que parti politique engagé dans la lutte contre le libéralisme», a-t-il indiqué lors d'une conférence de presse, tenue hier au siège du parti à Alger. Il n'empêche, le PST a pu avoir des sièges dans 5 APC, sur un ensemble de 6, et plus de 32 000 voix dans les 3 APW dans lesquelles il s'est présenté, sans toutefois obtenir aucun siège. Les cinq APC dans lesquelles siège désormais le PST, sont Barbacha, à Béjaïa, Adekar, dans la même wilaya, les deux communes de Mostaganem et Hasyane, dans la wilaya de Mostaganem et, enfin, Beni Douala à Tizi Ouzou. A Adekar, le PST a eu 2 sièges, à Mostaganem 5 sièges. A Beni Douala, il a créé la surprise en se plaçant deuxième force politique, avec 5 sièges, après le RCD qui en a eu 6. Pour le PST, la fraude qui a marqué ces élections n'est nullement une surprise pour les militants ou pour les citoyens algériens. «Nous l'avons bien dit avant même le début de la campagne électorale. Les élections n'étaient ni transparentes ni démocratiques. Et la fraude a bien commencé depuis des années. Ceci par la fermeture du champ politique à tout débat et toute émergence d'une conscience politique permettant le changement par les urnes», affirme son représentant. Et ce dernier d'insister encore: «Nous avons bien dit que le changement ne se produira pas par les urnes mais par la création d'un véritable rapport de force politique. Un rapport de force qui sera à même de contrecarrer le libéralisme et les intérêts des grandes puissances à travers le monde.» Le gouvernement Sellal, estime Mahmoud Rechidi, va à l'encontre des aspirations citoyennes en la matière puisque ce dernier (le gouvernement Sellal) «est orienté vers le libéralisme plus qu'Ouyahia. A la limite Ouyahia a pris quelques mesures visant à protéger l'économie nationale par ce qui est appelé le patriotisme économique. Ce n'est pas le cas de Sellal qui ouvre grandes les portes de l'Algérie pour les puissances mondiales. Il a même remis en cause certaines des mesures protectrices prises par son prédécesseur». Aussi, «le gouvernement Sellal accorde des facilités fiscales et autres au patronat et lance, en parallèle, une campagne contre les augmentations de salaires pour les travailleurs sous prétexte de l'inflation. Pourtant, de l'avis même du gouverneur de la Banque d'Algérie, ce ne sont pas les augmentations de salaires qui engendrent l'inflation mais la spéculation interne devant laquelle l'Etat ne fait rien pour la contrecarrer». Pour résumer, le PST considère que le gouvernement Sellal a fait un choix libéral qui est loin de servir l'économie nationale et donc le simple citoyen algérien. Parlant du libéralisme, Mahmoud Rechidi évoque le parti d'Amara Benyounès, le MPA, devenu troisième force politique en Algérie à l'issue du dernier scrutin: «Nous sommes en train d'assister au même scénario que celui de la création du RND en 1997. Le plus inquiétant dans tout cela, c'est l'orientation économique du MPA. C'est un parti ultralibéral. C'est le libéralisme sauvage.» K. M.