Photo : M. Rahmani De notre correspondant à Annaba Mohamed Rahmani
Le port d'Annaba a retrouvé depuis plus d'une année son niveau d'activité et a même dépassé les prévisions malgré la baisse sensible du trafic au niveau du quai sud concédé aux entreprises spécialisées, entre autres : ArcelorMittal, dont l'activité est au ralenti et le quai déserté 9/12 année. La nouvelle politique d'exploitation initiée par l'entreprise portuaire d'Annaba (Epan), qui gère 45,30 % de l'espace, a donné lieu à une nouvelle stratégie reposant essentiellement sur une gestion idoine et rationnelle des infrastructures portuaires, une organisation adaptée et des équipements modernes avec, pour finalité, l'augmentation des capacités du port pour faire face au trafic croissant de cette installation, puisque disposant d'un hinterland de 14 wilayas. «Le port est un mini territoire privé de l'Etat, sa gestion repose sur la profondeur, les moyens de manutention (ensemble de transfert) et le terre-plein. Et donc il s'agit, pour nous, de tirer profit des installations existantes en mobilisant les moyens existants mais aussi, en acquérant d'autres et en récupérant des espaces inexploités de sorte que le temps de rade sera réduit au maximum», nous dit M. Djebbar, directeur général de l'Epan La configuration actuelle du port d'Annaba fait de celui-ci le premier port d'exportation hors hydrocarbures du pays par le fait des quatre grandes entreprises implantées dans la région et qui disposent de concessions dans la partie sud dénommée port industriel. Au terminal minéralier affecté à Ferphos, ArcelorMittal, Fertial et Naftal, les activités d'importation et d'exportation des produits y sont florissantes malgré la baisse passagère du trafic, enregistrée pour les produits sidérurgiques. Ce repli de l'activité est conjoncturel du fait de problèmes liés au fonctionnement des installations et aux besoins des marchés extérieurs qui connaissent une baisse sensible liée à la crise économique, amenant certains industriels à fermer des sites de production pour surcapacités. Ainsi, les statistiques sur l'activité physique du port d'Annaba en matière d'exportations font état de fluctuations enregistrant augmentations et baisses, comme cela est le cas pour ArcelorMittal dont les importations et les exportations ont baissé. Les exportations sont passées pour les combustibles solides, dont le charbon et le coke de 443 476 tonnes en 2010 à 419 893 tonnes, en 2011, à 358 009 tonnes à fin octobre 2012, soit une baisse de l'ordre de 5,32 %. Pour l'entreprise Fertial, l'exportation d'ammoniac a elle, aussi, connu une baisse passant de 213 574 tonnes en 2010 à 279 957 tonnes en 2011 et 205 694 tonnes en octobre 2012. La baisse de l'activité au niveau de ce terminal a permis à l'Epan de récupérer cet espace pendant les périodes creuses et l'exploiter pour les marchandises générales, si bien que les capacités du port s'en sont trouvées augmentées. Ainsi, en 2011, le trafic marchandises a atteint le volume de 5 100 000 tonnes, le terminal céréalier a enregistré 860 000 tonnes, le terminal à conteneur quant à lui, a évolué dans le sens où le trafic a augmenté passant de 397 559 tonnes, en 2010 à 486 729 tonnes en 2011, pour finir en octobre 2012 à 619 618 tonnes, soit une augmentation de 22, 43%. Les conteneurs, dont la zone de gerbage est passée de 3 à 5 niveaux vides et pleins, sont passés de 93 485 EVP (Equivalent vingt pieds), en 2011, à 120 000 EVP, en 2012, avec une projection pour l'année 2013 de 150 000 EVP. Cette augmentation du trafic a été rendue possible grâce à la multiplication des postes à quai, ainsi qu'à l'acquisition de nouveaux équipements et à la mise en service d'une seconde équipe. «Nous ne comptons pas nous arrêter là, puisque nous avons créé en juillet 2012 un port sec, d'une superficie de 10 ha à El Allelik (4 km du port) pour les conteneurs vides. le port d'Annaba est pratiquement le seul port disposant de capacités internes d'extension, nous sommes en passe de procéder au revêtement de 7 ha de terre-plein qui viendront s'ajouter aux 8 ha existants, ce qui doublera pratiquement les aires de stockage. Pour ce qui est des équipements, rénovation et acquisitions sont programmées dans les prochains mois, nous comptons, ainsi hisser le port d'Annaba au niveau des grands ports internationaux», nous a révélé le DG de l'Epan. Ainsi et à la faveur du Cinquantenaire de l'indépendance, un important programme d'investissements a été mis en place afin de renforcer le parc d'engins de manutention et répondre aux exigences de la clientèle. Selon nos informations, il est prévu l'acquisition de 10 stackers de 45 Tonnes, 4 grues portuaires de 40/45 tonnes et 60 à 65 tonnes, 3 chariots élévateurs de 10 tonnes avec spreaders, 4 tracteurs RO/RO et 2 tracteurs routiers avec remorques. L'équipement naval n'est pas en reste puisque les projections portent sur l'acquisition d'un remorqueur, de 2 canots d'amarrage et d'une vedette de pilotage.En prévision de la réalisation du nouveau complexe phosphatier de Ferphos, à Oued Kebrit dans la wilaya de Souk-Ahras, à l'horizon 2018 et d'un second à El Aouïnet, dans la wilaya de Tébessa en 2020, le flux de trafic au niveau du port atteindra les 8 millions de tonnes et il s'agit pour les responsables de l'Epan de prévoir une extension de sorte que le port puisse faire face à la nouvelle situation. Ce qui a amené les pouvoirs publics à inscrire plusieurs projets qui permettront au port d'Annaba de remplir ses missions dans les meilleures conditions. Et donc c'est une véritable mue qu'opérera le port d'Annaba avec le confortement de la jetée principale, le dragage général des bassins du port ainsi que la réalisation d'une nouvelle gare maritime, de certains équipements du silo à céréales, d'une station de pilotage, d'un atelier pour la maintenance et l'entretien des engins de maintenance et le revêtement des terre-pleins. Le trafic passagers aura, lui aussi, sa part de développement, puisqu'en plus de la construction d'une nouvelle gare maritime il est prévu l'amélioration des conditions d'accueil et du temps d'escale.