Photo : Riad Par Badiaâ Amarni L'investissement dans le domaine du tourisme ne peut être dissocié du thermalisme, un créneau très porteur. Le ministre du Tourisme et de l'Artisanat, M. Mohamed Benmeradi, a affirmé que 20% des 60 milliards de dinars alloués à la rénovation des infrastructures hôtelières publiques sont réservés à la réhabilitation des stations thermales, soit une enveloppe de 12 milliards de dinars. C'était à l'ouverture des travaux du séminaire international sur la médecine thermale, organisé, hier, à l'hôtel Safir-Mazafran, que le ministre a fait savoir toute «l'importance accordée par les pouvoirs publics à ce secteur» qui a de l'avenir devant lui, à condition qu'il soit confié à des professionnels pour garantir sa relance. Car, pour l'heure, les sources thermales sont exploitées de manière archaïque alors que la clientèle d'aujourd'hui se fait de plus en plus exigeante en matière de consommation des produits proposés. D'où tout l'intérêt de moderniser les stations existantes et d'en construire d'autres qui répondent aux normes et standards internationaux. Pour cela, le ministère du Tourisme, et toujours selon les déclarations de M. Benmeradi, a engagé des actions dans le cadre de la coopération et est entrain de réactualiser le bilan thermal datant des années 80 pour mieux connaître les potentialités thermales de l'Algérie. Pour le moment, il existe plus de 200 stations thermales sur l'ensemble du territoire national dont 80 sont exploitées, parmi lesquelles une dizaine sont d'importance nationale, attirant une moyenne de 300 000 curistes par an. «Avec son potentiel thermal, l'Algérie peut sans contexte, se positionner dans le marché touristique thermal international, si les investissements nécessaires y sont consentis», a encore fait savoir le ministre ajoutant que des actions seront mises en œuvre. A l'actualisation du bilan thermal, s'ajoute à court, moyen et long terme, l'élaboration d'une étude intégrale pour la mise à niveau des 10 stations thermales d'importance nationale qui est en voie d'achèvement. L'inscription d'opérations décentralisées portant sur l'élaboration d'études hydrogéologiques et la réalisation des aménagements pour 22 sites thermaux répartis sur 15 wilayas. Ceci, en plus du renforcement des qualifications des ressources humaines des établissements thermaux dans le cadre du programme de diversification de l'économie de l'Algérie (Diveco) conclu avec l'Union Européenne, et le lancement dès janvier prochain d'une assistance technique visant l'élaboration d'un plan stratégique de développement du thermalisme.Interrogé sur les prix jugés excessifs par les curistes, le ministre estime que ce problème ne sera réglé que par l'investissement et la diversification de l'offre. Par ailleurs, M. Khalef Abderaouf, directeur de l'investissement au département de M. Benmeradi, nous a appris qu'il y a un engouement sur l'activité du thermalisme. Selon lui, le ministère accorde une grande importance à ce créneau porteur dans l'investissement touristique, en ce sens que les sources thermales font partie des traditions algériennes. En plus de la réhabilitation des stations thermales publiques, beaucoup d'investisseurs privés s'y intéressent. Les mêmes avantages donnés aux investisseurs dans le tourisme leurs sont accordés. Le dernier accord pour un projet donné par le ministère concerne la réalisation d'un complexe thermal d'une capacité de 400 lits à Hammam Essoukhna à Sétif. Un autre projet sur 3 hectares à Bouhnifia est à l'étude au ministère du Tourisme, nous explique notre interlocuteur. Il faut souligner, que cette rencontre organisée par le ministère du Tourisme est financée par le Programme d'appui à l'accord d'association (P3a), qui a mis à la disposition de l'Algérie des experts pour exposer l'expérience européenne dans ce créneau d'activité.