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Les crimes coloniaux se révèlent à El Goléa
4es Journées d'études sur la résistance en Algérie à travers les âges
Publié dans La Tribune le 11 - 12 - 2012


De notre envoyé spécial à El Goléa
Hassan Gherab

Après une nuit à l'hôtel El Boustane (le jardin), qui ne mérite vraiment pas son nom, nous reprenons le même bus et la même route cahoteuse vers Hassi El Gara - les voies de circulation sans nids de poules sont quasiment inexistantes- pour la deuxième et dernière journée de la 4e édition de la rencontre sur l'histoire d'Algérie qu'organise le musée national d'El Goléa.Dans l'amphithéâtre de la bibliothèque municipale, il y a plus de monde que la veille. La nouvelle a fait le tour du village, surtout qu'on avait parlé de la résistance dans la région d'El Goléa. Les organisateurs ont été bien inspirés en ouvrant la porte aux témoins de la région qui ont rapporté les faits de guerre de héros locaux. Ces Journées d'études sont d'ailleurs adoptées par les habitants, nombreux à saluer l'initiative de la directrice du musée qui leur permet aussi bien de faire connaitre l'histoire de la région que de connaître celle d'autres régions du pays, ce qui est justement le cas pour cette deuxième matinée qu'on entame avec l'histoire du palais du Dey d'Alger. Mme Saliha Djeddi, responsable au sein du Centre de recherche en archéologie, remontera le temps pour faire revivre les attaques et agressions commises par les Français contre le palais du Dey et la citadelle d'Alger, et ce dès la prise de la ville le 5 juillet 1830. Un des crimes les plus abjects sera l'ouverture d'une voie au milieu de la citadelle (le crime sera réédité avec les deux trouées de la Casbah). Citadelle et palais seront «aménagés» selon le bon vouloir de l'occupant qui installera ses étables, ses bureaux, ses casernements, ses cuisines et ses logements là où il jugera bon de le faire. De grandes fenêtres ont été ouvertes sur la façade du palais. Des fouilles ont aussi mis au jour des colonnes et des arceaux murés par les Français. Des photos montrant les différentes agressions sont projetées par la conférencière qui précisera qu'après l'indépendance, de 1962 à 1974, des indus-occupants ont habité le palais, ce qui a contribué à sa dégradation.
Griza Rabiâa, professeur d'histoire d'El Goléa, reviendra, elle, sur la résistance dans la région. La lutte contre l'occupant aurait commencé à El Goléa vers 1850 avec Mohamed Cherif Ben Abdellah qui a entrepris de fédérer les tribus châambies pour lever une armée. Mais, les tribus mozabites ont refusé de rejoindre la fédération de leurs ennemis de toujours, les châambas, préférant signer un traité d'obédience avec le commandant Debré, contre le versement d'une prime de 45 000 francs, rapporte Mme Griza qui, citant un
document historique, précise que ce traité a provoqué des divisions au sein des tribus mozabites, nombreuses à s'y être opposées. Le deuxième soulèvement dans la région sera mené par l'agha Ben Nacer Ben Chahra, en 1851. Il faudra ensuite attendre 1865 pour voir la résistance s'organiser pour la troisième fois sous la houlette de Mohamed Toumi Bouchoucha. Près de vingt ans après, ça sera Cheikh Bouamama qui, après avoir mis fin aux différends entre les tribus de la région ouest, constitua une armée et une base militaire dans son fief, Moghrar Tahtani, sur la route de Naâma et l'Abiadh Sidi Cheikh. Il dirigera la résistance de 1881 à 1908 et mènera de nombreuses batailles contre l'armée française, lui causant d'importantes pertes. Au sud, les touareg s'organisent également pour lutter contre l'occupant français. Mais la professeure d'histoire, bien qu'elle ait annoncé sur le programme une conférence sur la résistance de Cheikh Bouamama, ne fera que survoler son sujet et tous les autres soulèvements, donnant toute priorité à la première révolte qui lui a permis de souligner et surligner la trahison des mozabites, l'ennemi de toujours.On revient au traitement objectif et à la démarche
scientifique avec l'intervention de Anissa Derbine, cadre au Parc national du Tassili N'Ajjer (Opnt), qui revient sur la révolte des touareg du Tassili N'Ajjer qu'organisera et mènera cheikh Amoud des Imanen. La première action d'éclat du cheikh Amoud contre le colonialisme français sera l'attaque et le massacre à Oued Tin Tarrabin, le 16 février 1881, de la mission Flatters commandée par le colonel du même nom. Cette opération permettra à cheikh Amoud d'élargir et d'asseoir son autorité sur les tribus touareg et retardera de vingt ans l'avancée de l'armée française dans la région. Il sera soutenu par un chef targui, Ingedazen ag Abakada, qui, cependant, décidera de poursuivre la lutte quand cheikh Amoud, sous la pression de l'armée française de plus en plus puissante, se retire, en 1923, dans la région du Fezzane, en Libye, où il poursuivra la lutte aux côtés des moudjahidine libyens, mais cette fois contre l'occupant italien, jusqu'à sa mort en 1928. Cheikh Amoud a participé à plusieurs batailles dont la plus importante est celle de Tit, près de Tamanrasset, le 7 mai 1902, qui s'acheva par la capitulation de l'Amenokal du Hoggar, Moussa Ag Amestane. Cheikh Amoud refusa de signer le traité avec les Français et poursuivra la lutte contre leur armée, à laquelle il s'opposera en 1908 lorsqu'elle tenta de prendre Djanet. Harcelé et poursuivi, Cheikh Amoud se retire dans le Fezzane d'où il reviendra en 1913 pour mener la lutte contre les troupes françaises commandées par le général Laperrine. Les autorités proposeront une trêve à Cheikh Amoud qui la refusera. Il mènera de nombreuses batailles entre 1913 et 1923, dont celle de Djanet en 1918 et la bataille d'Issako en 1920, trois ans avant son départ définitif.
Après cette plongée dans l'histoire de la résistance des touareg, le représentant du Parc national de la vallée du M'Zab présentera une communication dans laquelle il abordera une autre facette du colonisateur français qui n'est pas très souvent évoquée : les attaques contre la religion musulmane. Venus avec la ferme intention d'établir un colonialisme de peuplement, les Français ont entrepris, dès leur arrivée, d'effacer tous les référents et repères culturels et cultuels des Algériens. Sur les 176 institutions religieuses, entre mosquées, zaouïas et medersas, qui existaient en 1830, il n'en restera que 47 après l'occupation. Et seules quelques mosquées ont été transformées en église. La majorité des infrastructures cultuelles ont été soit détruites soit transformées en habitations, bureaux ou casernes.Dire qu'il y a encore des personnes qui voient dans ces crimes une œuvre de civilisation du colonialisme…


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