Photo : S. Zoheir Par Badiâa Amarni M. Abdelouahab Rahim appelle à la normalisation du processus d'investissement. «Il faut que les choses soient claires, du début à la fin. Les démarches doivent être connues de tous», a-t-il déclaré, ajoutant que l'investisseur «doit connaitre ses droits et ses obligations». Celles-ci «ne doivent pas changer en cours de route, ni en fonction de telle ou telle administration, ou de l'interlocuteur. Il faut aussi éliminer toute forme d'ombre».Le P-dg du groupe Arcofina s'est exprimé ainsi à l'occasion de son passage, jeudi dernier, à l'émission «L'invité de la rédaction» de la chaîne III, de la radio nationale. Lors de cette sortie médiatique, M. Rahim est revenu sur l'Union nationale des investisseurs (UNI), qui vient de naître et dont il est le président. L'agrément de cette nouvelle organisation patronale a été délivré à l'issue de trois années de démarches. M. Abdelouahab Rahim a expliqué que «le système de gestion doit servir l'entreprise, non l'Administration». Pour y arriver il faut, selon lui, que «l'Algérie bascule de l'horloge administrative à l'horloge économique». Car, pour l'heure, l'Algérie est gérée selon une «vision administrative. Elle doit passer à une vision économique». En d'autres termes, il est temps, selon cet homme d'affaires, «de répondre aux besoins de l'investisseur et non pas satisfaire les exigences de l'Administration». Revenant sur les priorités de l'UNI, il a indiqué qu'elles portent sur la création de richesses et d'emplois. D'autant, a encore précisé l'invité de la radio, que dix millions de nouveaux demandeurs d'emploi vont se présenter sur le marché algérien d'ici 2020. La population active du pays passera de 18 à 28 millions. Il faut donc créer un million d'emplois par an pour satisfaire cette demande. Sur la règle 59-41, M. Rahim a indiqué que c'est là un «faux problème et que la protection de l'économie nationale est nécessaire». Et d'ajouter que «c'est là une décision qui incombe aux pouvoirs publics, qui peuvent décider demain de supprimer cette mesure. Ce qui est important, c'est la stabilité politique et juridique».A la tête d'un important Holding, Dahli, spécialisé dans l'immobilier, le tourisme, la pharmacie, l'assurance, la grande distribution (Ardis) et la presse, cet homme d'affaires est aussi l'initiateur du grand projet AlgerMedina, pour lequel une opération financière en Bourse a été lancée pour récolter les fonds nécessaires, à savoir 2,5 milliards de dollars. Une opération qui s'est soldée par un échec, ce qui a fait dire à ce patron qu'«il y a urgence de relancer la Bourse d'Alger» car elle peut constituer un instrument essentiel dans l'investissement, la privatisation, les échanges et la mobilisation de l'épargne. M. Rahim a enfin lancé un appel à la diaspora algérienne, qui peut jouer un rôle important dans la relance de l'investissement en Algérie. «Trois cent mille (300 000) Algériens vivant à l'étranger sont intégrés dans des structures de gestion et de décision de haut niveau, et ont acquis un savoir-faire», a-t-il dit. Une «diaspora business expo» sera organisée en mai 2013, a-t-il fait savoir à l'adresse de cette frange de la société.