Ce chiffre a été communiqué hier par El Hachemi Siagh, président-directeur général de Strategica, un cabinet de conseil en financement d'entreprises et en investissement. S'exprimant lors de la cérémonie de lancement officiel de l'emprunt obligataire de Dahli SPA (société algérienne à capitaux privés spécialisée en immobilier d'affaires et hôtellerie), à l'hôtel Hilton à Alger, M. Siagh considère que ce montant est le signe « d'un développement majeur » du marché des capitaux en Algérie. Selon lui, le marché obligataire, dominé par le secteur public, compte une quarantaine d'émissions ou de titres. Les emprunteurs du secteur privé se comptent sur les doigts d'une main. On retrouve Cevital, EEPAD et, depuis hier, Dahli SPA, alors que de grandes entreprises publiques comme Sonatrach, Sonelgaz, Air Algérie ou encore Algérie Télécom, la Société de refinancement hypothécaire (SRH), l'ENTP et l'Enafor dominent ce marché. Le patron de Strategica a rappelé que le secteur public ne peut constituer à lui seul le marché obligataire qui devrait, a-t-il plaidé, « être aussi construit avec le secteur privé ». M. Siagh a donné quelques critères de choix pouvant inciter les investisseurs à se lancer dans ce marché. D'après lui, le titre doit satisfaire aux conditions de la sécurisation, de la liquidité et de la rentabilité. Sur un autre chapitre, cet éminent expert financier trouve que l'Algérie est « un pays singulier » puisque, poursuit-il, « notre système bancaire n'est pas développé ». « Il n'y a pas que les banques publiques pour financer les projets d'investissement. Il y a des types de financements où les banques ne peuvent pas intervenir. On porte un fardeau immense sur les banques alors que ce n'est pas leur vocation », regrette-t-il, non sans relever, implicitement, un « conservatisme » de la Commission d'organisation et de surveillance des opérations de bourse (Cosob) dans le cas de la délivrance du visa de l'emprunt obligataire pour Dahli. « Il y a toujours un conservatisme. On a mis plus de temps à préparer le dossier que n'importe quelle filiale de Sonatrach. Et puis, le syndic de 8 banques est la gage de respectabilité de ce projet », analyse-t-il. La Spa Dahli, société algérienne à capitaux privés, leader de l'immobilier d'affaires, l'hôtellerie et les loisirs et filiale du groupe Arcofina, a procédé hier au lancement d'un emprunt obligataire grand public pour un montant de 8,3 milliards de dinars algériens. Avalisée par la Cosob en novembre 2008, cette démarche sera concrétisée à travers l'émission de 830 000 obligations. La souscription minimale est de deux obligations, soit 20 000 DA. Selon Mohamed Abdelouahab Rahim, PDG de la SPA Dahli, la période de souscription auprès des agences des 8 banques démarre le 11 janvier pour prendre fin le 11 février prochain avec un taux d'intérêt progressif allant de 4% la première année à 6,75% en 2016, exonéré d'impôts. M. Rahim a expliqué que cette émission obligataire sera destinée à financer, à hauteur de 70%, une partie du projet immobilier AlgerMedina, notamment la construction de tours d'apparts-hôtel, d'un aquaparc et d'une marina pour un montant global de 12 milliards de dinars. Le délai de réalisation des ces projets est fixé à fin 2011, rassure M. Rahim.