Justifiant les raisons qui ont poussé l'Alliance de l'Algérie verte (AAV) à prendre part au scrutin local du 29 novembre, malgré un constat «identique» à celui des législatives, le secrétaire général d'El Islah évoquera la nécessité d'être «l'oeil du peuple» au sein des assemblées élues et mettre ainsi au grand jour les tentatives de dilapidation des deniers publics. Peu convaincant, Hamlaoui Akkouchi, secrétaire général du mouvement El Islah, qui s'exprimait hier lors de son point de presse hebdomadaire, animé au siège du parti à Alger, se contredira dans la foulée en affirmant que «les élections locales ne constitueront point un instrument de changement». La participation de l'Alliance de l'Algérie verte (AAV) aux prochaines élections locales est «purement politique», tente-t-il d'expliquer encore alors que, contrairement aux élections législatives, l'Alliance se présentera en «rangs dispersés» puisque elle ne présentera pas cette fois-ci, exclusivement des listes communes. En effet, sur les 1541 communes, l'AAV sera présente dans seulement 712. S'agissant des assemblées de wilayas, exceptée Saïda, l'AAV ainsi «éparpillée» présentera des listes dans les 47 autres wilayas. Ainsi, selon les explications fournies par Akkouchi, prérogative a été donnée par les conseils consultatifs des trois formations de l'AAV aux conseil de wilayas d'opter, selon les cas, pour des listes individuelles (partisanes), des listes comportant des candidats de deux des trois formations politiques ou carrément, là où c'est possible, des listes sous l'égide de l'AAV. Pour El Islah, «nous serons en compétition avec nos propres listes dans 30 communes et 1 wilaya (Djelfa) pour les APW», a expliqué Hamlaoui Akkouchi, précisant que dans des wilayas comme El Bayadh et Illizi son parti s'est associé à Ennahda et à Biskra notamment, avec le MSP. «Mais la majorité des listes est au nom de l'AAV», relativise-t-il comme pour signifier que ce choix n'est que «tactique», ajoutant que «même si aujourd'hui, le choix de la base est ainsi fait, les trois partis seront à l'avenir obligé de reprendre la formule des listes communes». Aveu d'échec surtout qu'en filigrane, le conférencier reconnaîtra que «des militants ont insisté pour représenter uniquement leur parti». Même la campagne électorale suivra la même logique, reconnaîtra Akkouchi. C'est-à-dire que des listes d'El Islah à titre d'exemple, seront défendues uniquement par des cadres du même parti. Akkouchi se réjouira par ailleurs du fait que les partis de l'AAV «n'ont pas trouvé de difficultés pour constituer leurs listes», ajoutant que ces derniers ont réussi le pari de capter «les jeunes et les femmes». S'exprimant sur ce qui se passe actuellement aux frontières sud du pays, Akkouchi a cru apercevoir «une certaine hésitation» du gouvernement algérien sur la question de l'intervention militaire au Mali, appelant l'Etat à ne pas suivre l'option française d'autant que, selon lui, la procession en Algérie d'officiels français de haut rang sonne comme une manœuvre visant à impliquer l'Algérie militairement dans le conflit. L'Etat ne doit pas faire confiance à la France», a-t-il asséné. Rendant enfin un hommage appuyé au défunt président Chadli Bendjedid, il demandera aux actuels responsables de «faire comme lui», en démissionnant et en rendant des comptes.