Le président français, M. François Hollande prononcera dans la matinée de jeudi un discours devant les membres des deux chambres du Parlement algérien, au Palais des nations (Alger), au second jour de sa visite d'Etat en Algérie. Le premier jour de la visite de M. Hollande a été marqué par une intense activité, au cours de laquelle il a eu des entretiens avec le président Bouteflika et animé une conférence de presse. Ainsi, les deux chefs d'Etat ont signé la Déclaration d'Alger sur l'amitié et la coopération, donnant un "nouvel élan" aux relations des deux pays. Elle comporte également tout ce qui a trait aux domaines économiques, à la dimension humaine (circulation des personnes, à la situation de la communauté établie en France, à l'éducation et à la consultation politique). Sept (07) accords de coopération dans différents domaines ont été signés, par la même occasion, en présence des deux chefs d'Etats. En vertu de ces accords un comité de haut niveau intergouvernemental algéro-français, co-présidé par les deux Premiers ministres, a été mis en place. Ce comité se réunira une fois par an, alors qu'un sous-comité de suivi sera chargé de la mise en oeuvre des décisions prises dans le cadre des rencontres bilatérales entre les ministres des deux pays. Les questions liées à l'aspect mémoriel ont été évoqué par M. Hollande, dans une conférence de presse, une occasion pour lui de plaider pour mettre toute la lumière sur le passé commun entre l'Algérie et la France, déclarant, à ce propos, que toute la vérité sur la colonisation doit être établie. "J'ai toujours été clair sur cette question : la vérité sur le passé, la colonisation, la guerre avec ses drames, ses tragédies et ses mémoires" doit être établie, a-t-il affirmé. Le Chef de l'Etat français a estimé, cependant, que le passé ne doit pas "empêcher" les deux pays de "travailler pour l'avenir, (...) d'aller plus vite et plus loin". Au chapitre économique, un accord portant sur l'installation d'une usine du groupe français Renault en Algérie a été enfin signé entre les deux parties. Cet accord initial, qui conclut trois longues années de négociations, prévoit une exclusivité de cinq ans pour le constructeur français sur le marché algérien. Cette durée a été réduite à trois ans. Sur cet accord, le président Hollande avait souligné qu'il ''n'y a pas eu de pressions parce que c'est un bon projet pour l'Algérie, pour Renault et pour la France. Ce n'est pas une délocalisation". "Avec ce projet, on ramène de l'emploi en France parce qu'une partie des approvisionnements sera produite en France. On est gagnant", a-t-il ajouté. L'usine Renault qui entrera en activité 18 mois après la signature de l'accord, devra commencer par produire 25.000 unités par an pour arriver rapidement à 75.000 unités dont une partie sera exportée à d'autres pays hors Union européenne (UE). Le président Hollande se rendra, cet après-midi, à Tlemcen, où il sera fait Docteur Honoris Causa de l'université Aboubaker Belkaïd.