En 2015, «Djamaâ El Kebir» (la Grande Mosquée) de la place des martyrs perdra son titre. Elle qui fut construite par Youcef Ibn Tachrine en 1097 -et dont le minaret érigé en 1324 par le sultan Zianide de Tlemcen, Abu Tashfin, trônait sur la baie d'Alger- sera surclassée par ce qui est provisoirement appelé «Djamaâ El Djazaïr». Cette mosquée d'Algérie est prévue pour figurer dans le «top 3» des plus grandes mosquées du monde. Juste après celles de la Mecque et de Médine. Un minaret haut de 265 mètres (le plus haut du monde), 120 000 places de prière, une bibliothèque de 200 000 places dotée d'un million d'ouvrages, un musé d'art et d'histoire islamique, un centre de recherches sur l'Histoire d'Algérie, tout est à des dimensions extraordinaires. Le budget consacré est à cette mesure : un milliard d'euros. Le 31 octobre 2011, l'instigateur du projet, le président Abdelaziz Bouteflika a posé la première pierre du chantier. Le 16 août 2012, la société chinoise China state construction engeneering corporation (Cscec) chargée de la réalisation, effectue sa première coulée de béton sur fond de polémiques. D'abord sur la perspicacité du projet en lui-même, ensuite sur la participation de la main-d'oeuvre locale au chantier et surtout sur le choix de l'emplacement, à El Mohammadia dont le terrain est jugé par des experts nationaux à forte activité sismique. Des inquiétudes que le ministre des Affaires religieuse écarte à chaque sortie médiatique. Bouabdellah Ghlamallah en fervent défenseur du projet qui sera le «symbole de la récupération de l'identité nationale», affirme que le chantier emploiera plus de 17 000 travailleurs, dont 10 000 Algériens. Quant à la question relative au choix du terrain, il dira que l'expertise a été faite par des experts issus de pays à forte activité sismique (USA, Japon) et que le système de construction adopté «réduit la puissance d'un séisme de 70%». S. A.