Photo : Riad De notre correspondant à Béjaïa Kamel Amghar
Début septembre, la brigade criminelle de la Sûreté de wilaya a démantelé un réseau spécialisé dans le vol de motos. Cinq jeunes personnes, originaires de la ville de Béjaïa et âgées entre 22 et 30 ans, ont été appréhendées. Suite à une perquisition au domicile de l'accusé principal, la police avait récupéré sept cyclomoteurs : une mobylette, quatre Yamaha, une Suzuki et un scooter. Au mois d'octobre, les mêmes services font tomber un gang de jeunes cambrioleurs, versés dans le vol et le trafic de véhicules. Agés de 28 et de 24 ans, les deux voleurs récidivistes, également originaires de la région, agissaient sur commande pour le compte de deux receleurs résidents à Bouira et au sud du pays. Outre les multiples clés de contact des différentes marques de voiture et du matériel nécessaire au trafic des numéros de châssis, la bande disposait d'une mémoire électronique, utilisée pour remplacer celle trouvée dans le véhicule ciblé, ce qui lui permettait d'opérer en toute quiétude. Dans les deux cas, les policiers relèvent le degré de «compétence» des malfaiteurs et la «finesse» de leurs procédés. De nombreux jeunes, dans la même tranche d'âge, ont été aussi arrêtés aux quatre coins de la wilaya pour sabotage des lignes de télécommunication et vol de fibre optique. Agissant tard dans nuit dans des endroits relativement éloignés du milieu urbain, les concernés, là aussi, utilisent des techniques professionnelles pour s'approprier d'importante quantités de câbles qui seront revendus comme déchets de cuivre. Interrogés, des responsables locaux d'Algérie Télécom estiment le préjudice subi en milliards de dinars. Les cambrioleurs, de plus en plus jeunes, ciblent aussi les domiciles et les résidences secondaires, parfois avec des complicités insoupçonnables au sein même de la famille. Pour l'anecdote, dans un petit village de région est de Béjaïa, un émigré, retraité s'est vu subtiliser toute son épargne par son propre rejeton, à peine âgé de 20 ans. Profitant de l'absence de ses parents, le vilain garçon tend un piège au notaire pour se faire établir une procuration sur le compte de son géniteur. Prétextant la paralysie du papa, il convainc le notaire de faire lui-même le déplacement à la maison où il aura ensuite droit à un spectacle émouvant : un homme mourant, une femme éplorée, des voisins et témoins compatissants. Le malheureux juriste se laisse prendre. L'escroc «hérite», ainsi, de 4 millions de dinars qu'il ne tardera pas à «flamber», en bonne compagnie, dans les bars et les boites de la région. Quand le père découvre le pot aux roses, des mois plus tard, il a failli mourir d'une crise cardiaque. Des poursuites ont été naturellement engagées à l'encontre de tous les protagonistes de ce mélodrame, mais sans grand espoir de dédommagement ! Les jeunes s'adonnent aussi au trafic de documents officiels. De nombreux propriétaires de cybercafés sont tombés dans ce guêpier. Certificats de scolarité, diplômes et attestations diverses sont imitées au profit d'indus bénéficiaires, qui payent chèrement ce type de «service». Récemment, à Akbou, un jeune cybernaute s'est même permis de filmer discrètement les ébats amoureux d'un couple avec l'intention de se réserver l'exclusivité sur Internet. Des histoires comme celles-là sont aujourd'hui légion. Pour contrer cette nouvelle espèce de délinquants, la police se voit contrainte d'améliorer constamment ses services de prévention et de collecte de renseignements. Même en matière d'investigation et de recherche, les services de sécurité et les instances judiciaires font régulièrement appel à des experts dans diverses disciplines scientifiques pour établir clairement les faits. Cependant, la famille, l'école et le mouvement associatif devraient également se mettre de la partie pour combattre le mal à la racine.