Le président du Burkina Faso, Blaise Compaoré, a appelé hier le sommet du G20, réuni à Washington, à associer l'Afrique et tous les pays en développement à la réforme du système financier international. «L'Afrique et les autres régions du monde en développement devraient être plus étroitement associées aux discussions en cours sur la réforme de l'architecture financière internationale», a-t-il plaidé à l'ouverture des Journées européennes du développement à Strasbourg. «Si le FMI et la Banque mondiale doivent jouer un rôle plus important dans la gouvernance financière internationale, il est juste que les pays en développement soient davantage impliqués dans la conduite des réformes impératives qui s'annoncent», a continué M. Compaoré, qui préside également la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (CEDEAO). «La crise actuelle confirme la nécessité de bâtir une nouvelle architecture financière, en impliquant non seulement les pays émergents, mais aussi l'Afrique», a renchéri le président du Mali Amadou Toumani Touré. Le ministre français des Affaires étrangères Bernard Kouchner, dont le pays préside l'UE, a assuré que la France avait fait «tout son possible» pour que d'autres pays africains, en plus de l'Afrique du Sud, soient présents à Washington pour le sommet du G20. «Parce qu'il est nécessaire de ne pas oublier, lorsque l'on songe à la régulation de ce qui fut une économie internationale échevelée […], les pays en développement», a-t-il expliqué. «Que les pays émergents soient à Washington, c'était tout à fait normal, mais nous souhaiterions qu'au cours du prochain rendez-vous, les pays africains soient plus associés, et les pays en développement aussi», a-t-il ajouté. De manière plus générale, la résolution des problèmes mondiaux «essentiels», comme le réchauffement climatique, les questions énergétiques, les prix alimentaires, «passe par une meilleure intégration des pays pauvres dans le dialogue global», a insisté la même source. «Ces questions ne sont pas seulement d'ordre moral, elles sont déterminantes pour la croissance mondiale, la stabilité et la paix», a-t-il estimé. R. E.