L'Afrique, à l'instar des pays en développement, devrait contribuer à la réforme du système financier international. L'Afrique et les autres régions du monde en développement devraient être plus étroitement associées aux discussions en cours sur la réforme de l'architecture financière internationale. Réformer le système mondial suppose, dans le domaine économique et financier, comme dans tous les autres, de mener de front la réforme des institutions responsables et des contenus politiques qu'il s'agit de promouvoir. D'ailleurs, les Nations unies et la Commission africaine ont appelé récemment les ministres africains des finances à faire des propositions fortes et cohérentes pour contribuer à la réforme du système financier mondial. Dans un communiqué commun publié au Caire à l'occasion de la réunion des ministres africains des Finances prévue lundi dernier au Caire, le président de la Commission africaine, Jean Ping, et le président de la commission économique de l'Onu pour l'Afrique, Abdoulaye Jana, ont précisé que les participants ont examiné les moyens de réformer le système financier mondial. Ils ont indiqué que l'Afrique ainsi que d'autres pays en développement ont vivement critiqué le système actuel, affirmant que "la réforme et l'instauration de certaines règles fondamentales s'avèrent indispensables". Ils ont appelé les ministres africains à proposer des réformes fortes et cohérentes insistant notamment sur leur application au niveau international. Les deux responsables ont, par ailleurs, souligné que la récession, qui a touché les principaux partenaires commerciaux de l'Afrique, a entraîné une baisse de la demande sur les produits de première nécessité, un affaissement des investissements étrangers directs et une hausse du taux de chômage. Selon eux, tout progrès réalisé jusque-là dans le cadre des objectifs du millénaire pour le développement s'effacera. "Si les politiques financières sont employées à bon escient, les ressources accordées aux gouvernements pourront être augmentées pour financer les programmes sociaux et les investissements", ont-ils estimé. Il est clair que la crise actuelle confirme la nécessité de bâtir une nouvelle architecture financière, en impliquant non seulement les pays émergents, mais aussi l'Afrique. L'ampleur dramatique de cette crise, qui sera durement ressentie par les nations les plus fragiles, montre qu'on ne peut se contenter de réformes cosmétiques selon des experts internationaux. Il est donc urgent, de refonder le système financier international et de l'ouvrir au pays émergents. Des institutions nouvelles devront être créées, de même qu'une devise de réserve internationale, ce qui aurait pour effet immédiat d'affranchir les pays émergents de l'obligation d'amasser des piles de dollars sous la forme de bons du Trésor US afin de se constituer des réserves de change qui seraient plus utilement employées à financer leur développement. Nassima Bensalem