Le brut subit vivement le contrecoup des dernières nouvelles provenant des Etats-Unis, qu'elles concernent le budget fédéral ou la future politique de la Fed. Vers 13h15, le contrat sur le Brent de mer du Nord livrable en février dérapait de 1,2% à 110,7 dollars, le WTI américain le suivant de 1,2% à 91,8 dollars. L'accord budgétaire, partiel auquel démocrates et républicains sont parvenus, in extremis, en tout début d'année, n'a que moyennement convaincu de la capacité de la scène politique, américaine à prendre des orientations claires. Et elle augure, en outre, du début d'une consolidation fiscale aux Etats-Unis, par nature pénalisante pour l'activité économique. De surcroit, hier, le compte rendu du comité de politique monétaire par laquelle a été décidé le lancement du QE 47, les 11 et 12 décembre dernier, révèle que les membres du Fomc sont plus nombreux que prévu à s'interroger sur les conséquences et les coûts des rachats d'actifs par la Fed. Certains, même, ont exprimé l'opinion de ralentir ou d'arrêter ces opérations «bien avant la fin de l'année», ce qui dénote une attitude moins accommodante de la part des «décideurs» de la Réserve fédérale, américaine. Or ces QE avaient non seulement soutenu la croissance américaine mais, aussi, le cours du brut en pénalisant le dollar US, unique devise de négoce du brut. L'euro, qui avait terminé 2012 au-dessus de 1,32 dollar, vient de passer sous la barre symbolique de 1,30 dollar, signe du regain du statut de valeur refuge du billet vert. Notons, aussi, qu'Enterprise Products Partners a indiqué, le 2 janvier, que les travaux visant à augmenter la capacité de l'oléoduc Seaway, qui relie le point de livraison de Cushing, dans l'Oklahoma, à la ville texane de Freeport, sur les bords du golfe du Mexique, se terminent. La connexion de la dernière station de pompage a nécessité l'arrêt total du pipeline mais, en fin de semaine prochaine (soit aux alentours du 10 janvier), le transit devrait reprendre à pleine capacité. La différence sera sensible : la capacité de Seaway passera alors de 150 000 à 400 000 barils/jour. Ce pipeline de 800 km est exploité par Seaway Crude Pipeline Company, coentreprise paritaire d'Enterprise Products Partners qui en est l'opérateur et d'Enbridge. Enfin, rappelons, qu'exceptionnellement et comme la semaine dernière, l'Energy Information Agency (EIA) fera état cet après-midi, et non le mercredi comme à l'accoutumée, de l'état des stocks de produits pétroliers, américains. Globalement, le consensus table sur une légère baisse des réserves commerciales de brut qui étaient de 371 millions de barils, précédemment. R. E.