Photo : Riad De notre correspondant à Tizi Ouzou Lakhdar Siad
L'olivier a fait une autre bonne surprise aux foyers de Kabylie, sa région fétiche, en cette saison 2012-2013 après avoir continué à résister aux incendies criminels qui le ciblent, depuis notamment 2007, sans qu'aucune enquête ne soit menée pour déterminer les circonstances de ces sinistres. Une belle récolte en vue et une production d'huile d'olive relativement appréciable, selon les premières constations d'oléiculteurs. Alors que les services de la direction locale des services agricoles (DAS) parlent d'une production de 400 000 quintaux d'olives, soit plus du double de la saison dernière, qui a vu la production s'élever à seulement 180 000 quintaux (une moyenne de 14 quintaux à l'hectare et 16 litres d'huile d'olive par quintal). Un bon bol d'air pur du Djurdjura pour les familles dont l'olivier est la seule source de revenu dans une zone déshéritée, après une récolte précédemment désespérante, surtout après la série d'incendies ravageurs partout en Kabylie. Dans certaines localités de la wilaya de Tizi Ouzou, le volume important des récoltes a dépassé toutes les prévisions, d'après des fellahs tout heureux d'être récompensés de leurs efforts consentis pour l'entretien des oliviers, arbres prisés des Kabyles, et la cueillette du fruit. Et dire que «ce rendement aurait pu être meilleur, n'était la canicule estivale qui avait limité le grossissement des olives et provoqué la chute d'une importante quantité de fruits immatures», avait indiqué, début décembre dernier, à un confrère, le responsable de l'organisation de la production et de l'appui technique au niveau de la DSA, qui avait par la même occasion expliqué aux oléiculteurs, «habitués à ramasser tardivement leurs olives», que «pour l'obtention d'une meilleure huile, il est conseillé de procéder à la récolte dès le moment où la couleur de l'olive devient violâtre, car la maturation excessive du fruit favorise l'acidité de l'huile qui en est extraite». N'oublions pas de souligner le rôle négatif qu'a eu la longue période de neige de février dernier, qui a mis à mal des centaines d'oliviers partis dans le sillage des intempéries qui s'étaient abattues sur la région. La wilaya de Tizi Ouzou dispose de 464 huileries, dont 116 modernes et équipées de centrifugeuses pour le filtrage d'huile. D'autre part, il est important de rappeler que l'olivier ne bénéficie pas de l'intérêt qu'il mérite de la part des concernés, notamment au niveau de la tutelle, sans excuser les propriétaires qui abandonnent leurs champs pour diverses raisons, objectives ou farfelues. Par le passé, on avait noté que le vieillissement de milliers d'oliviers, le manque d'entretien des arbres, les conditions inadéquates de stockage (dans des sacs non appropriés), le retard dans leur acheminement vers les huileries en raison de l'absence de pistes agricoles dans les oliveraies, la technique commune de cueillette en Kabylie , le gaulage ( avec peigne fouetteur) qui altère les jeunes pousses, l'éloignement des parcelles accidentées des domiciles des familles, les défaillances des raffineries modernes importées ces dernières années, en plus de la situation anarchique et faible du secteur industriel de la transformation et de distribution de l'huile d'olive sur le marché local, sont tenus pour responsables de la détérioration de l'oléiculture en Kabylie. A cet effet, on conseille la valorisation des rejets des huileries (des sous-produits tels que la margine, le grignon, etc.) qui crée d'autres activités indirectes, c'est-à-dire de l'emploi et de la richesse. Mais qui a à cœur ces idées de sauvegarde et de développement de l'oléiculture, dans une région qui ne dispose même pas d'une filière oléiculture dans aucun de ses centres de formation professionnelle, même pas dans celui de l'agronomie de Tizi ouzou ? Sans omettre de revenir encore et toujours sur les incendies criminels, anormalement fréquents, qui menacent de disparation nos oliveraies. L. S.
600 000 litres d'huile d'olive produits à Tébessa Une production de 600 000 litres d'huile a été obtenue à Tébessa, à l'issue de la campagne de récolte d'olives, selon la Chambre de l'agriculture. Cette production est en hausse de 100 000 litres par rapport à la précédente saison, à la faveur de l'entrée en service d'une troisième huilerie, venue renforcer les capacités de trituration des olives dans cette wilaya, a indiqué le secrétaire général de la Chambre d'agriculture, M. Mohcen Rouabhia. La campagne de cueillette d'olives, lancée en novembre dernier, a permis le ramassage de 30 000 quintaux de ce fruit dont la trituration donne lieu, à Tébessa, à des rendements se situant entre 20 et 30 litres par quintal, a précisé le même responsable, qui a également fait part de l'entrée en production, cette année, de nombreux jeunes plants d'oliviers. Les superficies destinées à l'oléiculture ont enregistré, durant la dernière décennie, un bond remarquable, passant de 300 hectares en 2000, à 6 500 hectares aujourd'hui, a souligné M. Rouabhia. La culture d'olives est pratiquée actuellement par quelque 700 oléiculteurs, a-t-il précisé.