Lors de son intervention, hier, à l'ouverture des travaux de la session ordinaire du Conseil national du parti, organisée à la Munatec de Tipaza, Amara Benyounès, le secrétaire général du Mouvement populaire algérien (MPA), a relancé son appel pour un «rassemblement des forces démocratiques du pays» en prévision de la prochaine révision de la Constitution. «Il faut mettre de côté les différends entre les personnes et nous engager tous, en tant que force démocratique de ce pays, dans ce débat pour la révision de la Constitution. Ce sera un débat d'idées sur un projet de société. C'est cela l'importance de l'événement. L'occasion pour chaque partie de s'exprimer clairement sur la question et barrer la route aux intégristes» a-t-il dit. Amara Benyounès rappelle quatre principes sur lesquels insiste le MPA pour adhérer au projet de révision de la loi fondamentale : la préservation du cadre démocratique et républicain de l'Etat, le maintien du régime semi-présidentiel, le maintien du Sénat et surtout le tiers désigné par le président de la République «parce que c'est ce tiers qui constitue le barrage contre les intégristes» et enfin la consécration de toutes les libertés (syndicales, libertés d'expression…). Le SG du MPA insiste aussi sur la nécessité d'introduire, dans le nouveau texte, un article interdisant l'utilisation de la religion à des fins politiques. Ceci dit, «le MPA fait confiance au président Bouteflika et nous attendons la proposition finale du texte». Par ailleurs, affirmant sa grande satisfaction du saut qualitatif réalisé par le parti en très peu de temps, Amara Benyounès lance un appel aux militants pour être vigilants : «Nous sommes fiers d'être la troisième force politique de ce pays. Ce n'est pas le fruit du hasard, c'est le résultat d'un travail acharné et de l'engagement de tout un ensemble de militants. Je tiens à vous demander toutefois de faire très attention aux nouvelles adhésions au parti. Nous ne sommes pas une machine à laver». Selon le premier représentant du parti, de nombreuses demandes d'adhésion, venant de cadres et de compétences anciennes du pays, ont été enregistrées mais certaines personnes sont peu crédibles: «Fermons la porte aux opportunistes, aux escrocs politiques!». Pour rappel, lors des dernières élections locales, le MPA a obtenu plus de 500 000 voix. Le parti est présent avec 1 493 élus aux APC et 104 aux APW. Les maires MPA sont au nombre de 91 «et normalement 92 si l'on rajoute l'APC d'El Biar », celle-ci faisant objet de conflit entre le MPA et le FLN. A deux reprises, la justice a statué en faveur du MPA mais le FLN s'y oppose, portant l'affaire au Conseil d'Etat. «Nous sommes confiants en la justice algérienne. Nous attendons sereinement le verdict» indique Benyounès. En réponse à ceux qui le critiquent, notamment parmi les «politologues», il affirme : «Ce qui me dérange en eux, c'est leur paresse intellectuelle. Qu'ils sortent voir le pays profond et les aspirations des populations à travers les 48 wilayas.» A ce qui se passe dans le monde arabe, il lancera avec fermeté : «Nous ne voulons pas d'une démocratie importée. Nous ne voulons pas d'une démocratie venant d'Amérique en transitant par Doha. Dès le début des révoltes arabes, nous avons affirmé notre conviction que l'Algérie fera l'exception mais beaucoup nous ont attaqués pour ça. Aujourd'hui encore, nous insistons sur cette exception algérienne. La raison est claire, c'est que notre pays a payé un lourd tribut durant les années du terrorisme et, en aucun cas, le peuple algérien ne souhaiterait revenir à cette époque. Aussi, ce que beaucoup refusent de croire, c'est que le président Bouteflika n'est pas Ben Ali, il n'est pas Moubarek…et autre. Le peuple algérien aime son président.» Interrogé sur un éventuel quatrième mandat pour le président Bouteflika, Amara Benyounès affirmera que le soutien du MPA pour le candidat Bouteflika «est une évidence». Et de poursuivre : «En ce qui me concerne, je ne pense pas que le problème réside dans le nombre de mandats ou de la nature du régime mais dans les modalités d'accès au pouvoir. C'est dans la transparence des élections. Quand les élections sont tronqués, c'est normal qu'on arrive à des situations de conflits et de blocages.» K. M.