Les responsables russes, américains et le représentant international pour la Syrie, Lakhdar Brahimi, sont engagés à Genève, à l'ONU dans des négociations afin d'arriver à une solution politique au conflit qui détruit la Syrie depuis bientôt deux années. Les chefs de la diplomatie russe et américaine, Sergeï Lavrov et Hillary Clinton, avaient inauguré ce type de discussions en décembre, sans évolution notable. Le préalable du départ du président Assad à toute discussion bloque pour l'heure tout compromis. Le secrétaire d'Etat adjoint américain, William Burns, et le vice-ministre russe des Affaires étrangères, Mikhail Bogdanov, ont pris le relais à Genève. Cette réunion intervient alors que Damas se montre exaspérée par les sorties médiatiques du représentant de l'Onu. «Les déclarations de Lakhdar Brahimi montrent sa partialité flagrante en faveur des cercles (conspirant) contre la Syrie et le peuple syrien», selon le ministère des Affaires étrangères. Damas a tenu, néanmoins, à préciser que «la Syrie espère toujours le succès de sa mission et continuera à coopérer avec lui dans le cadre de sa vision de la solution politique de la crise syrienne». Damas réagissait à un entretien de Brahimi avec la BBC où il avait estimé que le plan de sortie de crise présenté par le chef de l'Etat syrien était «encore plus sectaire et partial» que les précédents. Moscou a réitéré sa position, selon laquelle le règlement du conflit passe par un dialogue entre le pouvoir et l'opposition, sans conditions préalables. Contrairement aux rebelles et aux Occidentaux qui réclament le départ du président Bachar al-Assad. Sur le terrain, la situation est toujours critique. Les rebelles syriens se seraient emparés du plus grand aéroport militaire du nord du pays, selon l'Osdh, source fétiche des médias occidentaux. Cet aéroport serait sous contrôle du «Front al-Nosra, Ahrar al-Cham et Taliaa al-Islamiya», trois groupes radicaux, islamistes. La situation sécuritaire en Syrie est compliquée par les terribles conditions climatiques de ces derniers jours. «Beaucoup de réfugiés hébergés ou non dans des camps sont confrontés au froid et à l'humidité. Beaucoup de ceux qui arrivent sont pieds nus, avec des vêtements couverts de boue et de neige», a déclaré, à Genève, le porte-parole du Haut-Commissariat de l'ONU aux réfugiés (HCR), Adrian Edwards. Ce dernier a affirmé que le nombre de réfugiés syriens enregistrés dans les pays voisins et en Afrique du Nord avait dépassé les 600 000. Un chiffre alarmant ajouté à celui de l'ONU, selon lequel plus de 60 000 personnes ont péri depuis le début du conflit. Sur le plan politique, la coalition de l'opposition syrienne réclame le siège de la Syrie à la Ligue arabe et aux Nations unies et demande que lui soient transférés les avoirs du régime qui ont été gelés. Les composantes de l'opposition de l'extérieur ont signé à Doha un accord créant une «Coalition». Le siège de la Syrie à l'ONU est toujours occupé par un ambassadeur représentant le gouvernement syrien. Quant à celui de la Ligue arabe, il est actuellement vacant, l'Organisation, désormais sous influence des pays du Golfe, avait suspendu la Syrie. M. B./Agences