De nouveaux pourparlers sur la Syrie se tiendront vendredi à Genève entre l'envoyé spécial de l'ONU et de la Ligue arabe, Lakhdar Brahimi et des représentants russe et américain dans le cadre des efforts internationaux pour une solution négociée au conflit syrien. Cette rencontre trilatérale entre M. Brahimi, le secrétaire d'Etat américain adjoint William Burns, et le vice-ministre russe des Affaires étrangères Mikhaïl Bogdanov, intervient alors qu'un plan politique de sortie de crise, proposé par le président syrien Bachar Al-Assad est contesté par l'opposition syrienne. Ces nouvelles discussions entre Russes et Américains et l'émissaire international avaient été évoquées récemment à Washington, après que M. Brahimi eut déclaré mettre sur la table un nouveau plan de règlement du conflit. L'envoyé spécial de l'ONU et de la Ligue arabe, arrivé dans la journée à Genève, avait indiqué avant son départ que cette réunion fait suite aux consultations qu'il avait eues avec les chefs de diplomatie russe Sergeï Lavrov et américaine Hillary Clinton le 6 décembre à Dublin, en Irlande, et qui s'étaient poursuivies le 9 du même mois. La secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton avait appelé alors à une "action concertée" de "tous ceux qui ont de l'influence sur le régime ou sur l'opposition, à s'engager aux côtés de l'émissaire international Lakhdar Brahimi en vue d'une action concertée, résolue, pour voir ce qui est possible face à l'évolution de la situation sur le terrain en Syrie" pour mettre fin aux violences dans ce pays. La Chine, de son côté, a réaffirmé jeudi par la voix de son porte-parole des Affaires étrangères Hong Lei, son soutien aux efforts de M. Brahimi en vue de mettre fin au conflit dans ce pays "visant à régler de manière politique la question syrienne, ainsi que la médiation impartiale que mène l'émissaire". Ces nouveaux pourparlers interviennent alors que la plan politique de sortie de crise, proposé par le président Al-Assad dans son récent discours, est mis en place par les autorités syriennes. Ce plan comporte plusieurs points, dont les principaux sont l'organisation d'un dialogue national global qui inclut toutes les forces politiques à l'intérieur et à l'extérieur du pays, l'élaboration d'une nouvelle Constitution qui sera soumise au référendum populaire, l'amnistie et la réconciliation nationale. En dépit du rejet de ce plan par l'opposition à l'intérieur et l'extérieur du pays, le gouvernement syrien a entamé une session pour mettre sur pied les mécanismes d'application de cette feuille de route présentée en début de semaine par M. al Assad. Réagissant à la proposition du président syrien, l'émissaire international a affirmé à la radio britannique "BBC" que le plan d'Al-Assad est une "répétition de précédentes initiatives qui n'avaient pas apporté de solutions". Le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon a pour sa part estimé que le discours d'Al-Assad "ne contribuait pas à une solution susceptible de mettre fin aux souffrances terribles du peuple syrien". Les avis sur l'issue de crise qui dure depuis plus de 21 mois en Syrie, divergent entre une Russie prônant une voie politique et pacifique privilégiant le dialogue entre toutes les parties concernées à l'instar d'autres pays, et les Etats Unis qui estiment que le président al Assad doit quitter le pouvoir et laisser place à l'opposition syrienne unifiée. "Nous avons hâte de soutenir la Coalition nationale qui ouvre la voie (...) à l'avenir de paix, de justice et de démocratie que mérite le peuple entier de la Syrie", avait déclaré le porte-parole adjoint du Département d'Etat américain, Mark Toner. La Secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton avait en outre assuré le soutien des Etats-Unis et de la communauté internationale pour "une transition politique et un système politique représentant la volonté et aspirations" du peuple syrien. Sur le terrain, les conditions humanitaires en Syrie sur le plan alimentaire en particulier, ne cessent de se détériorer avec des pénuries de pain et de carburant qui se font ressentir à travers tout le pays. Le Programme alimentaire mondial de l'ONU (PAM) vient actuellement en aide à près de 2,5 millions de personnes. Selon l'ONU, la situation humanitaire dans le pays et la région ne cesse d'empirer, avec désormais deux millions de personnes déplacées à l'intérieur des frontières et plus de 540.000 réfugiés dans les pays voisins, la Jordanie et le Liban. Le Haut Commissariat pour les réfugiés (HCR) a récemment prévenu que ce dernier chiffre devrait doubler d'ici à juin 2013. Outre les efforts internationaux pour trouver une solution négociée au conflit en Syrie, une campagne internationale "Pain et couverture pour les Syriens" a été lancée mercredi dans plusieurs pays du monde pour aider le peuple syrien à affronter un hiver qui s'annonce rude.