Les autorités maliennes sont responsables de l'escalade qui a conduit à des affrontements entre l'armée malienne et Ansar Eddine. Les provocations répétées des forces armées maliennes et des milices qui les soutiennent, n'ont d'autres objectifs que de faire capoter la trêve signée à Alger. Manifestement, l'armée malienne ne se limitera pas au harcèlement d'Ansar Eddine. Les bases du Mnla pourraient aussi être attaquées dans les jours qui viennent afin de présenter ces deux mouvements comme des groupes terroristes irréductibles à cibler par la force internationale. Finalement, Bamako a manœuvré depuis le début et toutes les démarches et semblants de dialogues ne visaient qu'à gagner du temps. Ce ne sont pas les groupes d'Aqmi et du Mujao qui dérangent les autorités maliennes. Ces derniers n'ont aucune revendication politique contrairement au Mnla et à Ansar Eddine dont les revendications visent le partage du pouvoir central et local, chose que refusent les Maliens. Dans cette perspective de diabolisation, l'armée malienne affaiblie et ne disposant ni de moyens, ni d'expérience s'est engagée dans une aventure militaire qui ne peut s'expliquer que par une volonté sournoise de provoquer le chaos et de précipiter une guerre qui ne profitera qu'aux adeptes de l'ingérence occidentale et la balkanisation du Sahel. Des militaires français, appartenant aux forces spéciales ont débarqué jeudi dernier à Sévaré, à 30 km au sud de Konna, au moment où Hollande a déclaré qu'il répondait favorablement à la demande d'aide militaire exprimée par Bamako. Les masques sont tombés et les visées s'affichent de plus en plus clairement à travers ces manœuvres machiavéliques visant à embraser toute la région du Sahel. L'offensive aventurière de l'armée malienne est d'autant plus douteuse, quant à ses objectifs inavoués, qu'elle a visé un mouvement qui a signé des accords avec les autorités maliennes aussi bien à Ouagadougou qu'à Alger. L'armée malienne ne pouvait prendre l'initiative de s'attaquer à Ansar Eddine sans un ordre de Bamako, alors que la véritable menace qui fait l'unanimité n'est pas ciblée. Aqmi et le Mujao qualifiés de groupes terroristes détenant des otages de différents pays, semblent servir d'alibi à la stratégie franco-malienne qui consiste à embraser la région pour justifier une présence militaire occidentale dans le Sahel. Cette hypothèse est confirmée par les déclarations du Mujao notamment, qui amasse ses troupes aux frontières algéro-maliennes et menace d'attaquer l'Algérie. Cette attitude du groupe terroriste téléguidé, n'a aucun sens si on se réfère à la logique déclarée du Mujao, à moins que ce dernier n'eût été instruit de tout faire pour impliquer l'Algérie dans une guerre qu'elle ne veut pas. Désormais les dès sont jetés et les intentions sont affichées. Des militaires français sont d'ores et déjà sur le terrain et prennent part à l'offensive déclenchée hier contre Ansar Eddine. L'Algérie n'a plus d'autre choix que de prendre les dispositions qu'impose le contexte sécuritaire au sud de ses frontières. La venue, demain, du Premier ministre malien, ne changera rien à la donne d'autant plus que le président malien sera mercredi prochain à Paris, pour mettre en œuvre la stratégie française. A. G.