L'Algérie et l'Espagne ont réaffirmé, dans une Déclaration commune rendue publique jeudi dernier à Alger, leur volonté «d'inscrire la relation bilatérale dans le cadre d'un partenariat qui pourra être érigé en modèle de référence au sein de l'espace euro-méditerranéen». A l'issue de la cinquième réunion de haut niveau algéro-espagnole, le président Bouteflika et Mariano Rajoy, président du gouvernement du Royaume d'Espagne, ont fait remarquer que la relation entre l'Algérie et l'Espagne enregistre «une évolution positive, marquée, notamment par l'intensification du dialogue politique et de la coopération économique entre les deux pays et par la réaffirmation de l'importance qu'elles accordent à la stabilité et à la sécurité dans le bassin occidental de la Méditerranée». Après avoir abordé la situation intérieure dans les deux pays et les perspectives de son évolution, la partie espagnole a salué «l'ambitieux» processus de réformes politiques et institutionnelles menées par le président Bouteflika et considéré qu'il constitue un jalon important dans le renforcement de la pratique démocratique en Algérie. A cette occasion, elle s'est également réjouie de la tenue des élections législatives et des élections locales en Algérie qui se sont déroulées dans le calme et la transparence démocratique. Aussi les deux pays qui «se réjouissent de la consolidation du dialogue et de la concertation politique à tous les niveaux ont décidé de les intensifier dans nombre de domaines. L'Algérie et l'Espagne ont, dans leur déclaration commune, convenu de signer un mémorandum d'entente portant sur la facilitation de la procédure de délivrance de visas afin de promouvoir la circulation des citoyens entre les deux pays en tant que vecteur essentiel de la coopération bilatérale. Ils ont, en outre, souligné le rôle dynamique que joue le Forum d'Amitié algéro-espagnol dans le rapprochement des sociétés civiles dans les deux pays et dans la promotion de l'amitié et de la coopération entre les deux peuples, algérien et espagnol.
Sécurité et terrorisme Les deux pays réaffirment leur engagement d'approfondir la coopération entre les deux départements ministériels dans la lutte contre le terrorisme et la criminalité organisée, la traite des êtres humains et les réseaux liés aux migrations illégales ainsi que la lutte contre le trafic, la production et le commerce illicite des stupéfiants et des substances psychotropes. De même, il est souligné l'importance de la coopération technique entre les services de sécurité des deux pays, notamment la formation générale et spécialisée au profit des cadres de la police, les échanges d'expertise, d'expérience, le transfert de technologie et l'assistance réciproque dans le domaine technique. Pour cela, ils s'accordent à continuer d'encourager et de développer l'échange de visites et l'accueil de fonctionnaires et d'experts entre les institutions concernées. Les ministres de l'Intérieur des deux pays se félicitent de la signature de l'accord administratif en matière de protection civile qui prévoit notamment la mise en place d'une commission mixte. Afin d'atteindre ces objectifs, ils ont décidé l'élaboration d'un programme d'action pour leur mise en œuvre. Dans le cadre de leur coopération en matière de lutte antiterroriste, les deux parties condamnent, sans équivoque les prises d'otages et l'élargissement de terroristes détenus qui constituent une menace à la paix, à la sécurité, au développement, à la liberté, au droit à la vie et à la sécurité des personnes. Elles appellent à une coopération internationale plus efficace et déterminée afin de faire face solidairement au crime transnational, organisé, le terrorisme, la prise d'otages, la piraterie, la traite des êtres humains, le trafic de drogue et tout autre délit transfrontalier. A ce titre, elles réaffirment leur volonté de poursuivre les efforts destinés à appuyer les négociations en vue de parvenir à une convention globale contre le terrorisme au sein des Nations unies. A cet égard, les deux parties se réjouissent de la mise sur pied, en mai 2011, à Madrid, du groupe bilatéral de consultation sur la question du terrorisme transnational, du crime organisé et des menaces connexes ainsi que des résultats de sa première réunion tenue à Alger, en novembre 2011.
Au plan international L'Espagne «se félicite et soutient la décision de l'Algérie d'entamer des discussions exploratoires dans la perspective d'une adhésion future à la politique européenne de voisinage rénovée», note le communiqué commun, ajoutant que les deux parties réitèrent leur attachement à la coopération au sein du cadre de concertation et de consultation des «5+5».
Sahara occidental S'agissant de la question du Sahara occidental, les deux parties réaffirment leur appui aux efforts des Nations unies pour «une solution politique juste, définitive et mutuellement acceptable qui consacre le droit à l'autodétermination du peuple sahraoui dans le cadre de la Charte et des résolutions pertinentes des Nations unies». Elles réitèrent, à cet égard, leur soutien déterminé aux efforts du représentant personnel du secrétaire général des Nations unies pour le Sahara occidental, M. Christopher Ross. Concernant la situation au Mali, les deux parties réaffirment leur conviction que «la solution au problème posé passe par la restauration de l'intégrité territoriale, de l'unité nationale, de la souveraineté et de l'ordre constitutionnel de ce pays». Quant à la Syrie, les deux parties appellent au déploiement de l'aide humanitaire afin de soulager les souffrances de la population civile, touchée par ce conflit et réitèrent leur soutien à la mission de Lakhdar Brahimi, représentant des Nations unies et de la Ligue arabe. Pour ce qui est de la Palestine, les deux parties «exhortent la communauté internationale à faciliter la création d'un Etat palestinien, souverain dans le cadre de la formule de deux Etats vivant côte à côte dans des frontières sures et reconnues». A. R.