Ce qui arrive aujourd'hui au sport algérien est vraiment triste et affligeant. En installant, dernièrement, la commission de suivi du renouvellement des instances sportives, le Pr Mohamed Tahmi, ministre de la Jeunesse et des Sports, a été catégorique : «Le mandat olympique 2009/2012 a été catastrophique», a-t-il déclaré avant d'ajouter : «Alors que nos sportifs ont chuté les uns après les autres dans les différentes compétions, eux qui ont bénéficié du contrat programme de la commission du sport de haut niveau (avec une enveloppe de 50 milliards), une lutte sourde se déroule entre les responsables pour savoir qui d'entre eux sera sacrifié pour que les autres restent en poste et se maintiennent là où ils sont depuis 2009, l'année où avait eu lieu le dernier renouvellement des instances sportives, quand le ministre de la Jeunesse et des Sports, El Hachemi Djiar, a promis de faire du sport algérien un modèle de réussite et d'exemple grâce aux hommes et aux femmes qui venaient d'être installés à la tête des fédérations sportives. Aujourd'hui, le constat est alarment et s'il y a échec des fédérations sportives, il se répercute fatalement sur les résultats des participations algériennes aux différentes compétions. Il y a donc échec et les présidents de fédérations ne veulent pas l'assumer. Cela signifie que le principe qui veut que «tout le monde doit assumer ses responsabilités» est bel et bien jeté aux orties. Langage de dupes et grande supercherie… mais un langage qui permet à ces gens de se chercher une issue de secours et de rester en situation, surtout après le début d'instauration du principe de la corrélation de la responsabilité à la reddition des comptes. Quand les résultats allaient, les défaillances étaient masquées, particulièrement au sein des fédérations. On a beau instaurer le professionnalisme, en vérité ce n'était qu'un professionnalisme de façade. Exception faite de l'instauration de contrats pour les joueurs, la gestion de nos clubs est demeurée amateur, avec à la clé une mainmise des présidents des fédérations qui nommaient directement les membres des associations et des fédérations sportives. Le tout sur fond d'assemblées générales dites électives. Le dénouement est le même : une élection à l'unanimité avec des mains qui se lèvent désignant un président proche des rouages du boss. Du coup, le financement des fédérations sportives est resté amateur. Les budgets des clubs reposaient essentiellement sur les subventions ministérielles, le sponsoring et les recettes modestes, à l'exception de quelques fédérations, comme la FAH qui, avec des moyens dérisoires, récolte des médailles olympiques et des records. Les présidents des associations, en se présentant comme principaux pourvoyeurs, s'occupaient de promouvoir leur image, tout en bénéficiant de relations privilégiées avec les autorités locales et régionales. Et cela ne signifie qu'une seule chose, que les fédérations sportives n'ont pas rendu de comptes depuis plusieurs années ; cela veut dire que personne ne contrôle ce qu'il fait et que, donc, ce comité agit sans stratégie. Ne cherchant que le résultat, ou plutôt une partie de ce résultat on l'a vue ces derniers jours. Mohamed Tahmi semble avoir bien compris le problème, lui qui a annoncé, lors d'une cérémonie, que son département n'allait plus désigner d'experts pour siéger dans les assemblées générales des fédérations sportives. Pour mettre fin à toutes ces irrégularités, il est impératif d'effectuer une mise à niveau profonde du secteur du sport. Les fédérations sportives ont tout intérêt à changer de statuts et des lois. La contreperformance concédée jusqu'ici par les sportifs algériens était prévue et met à nu l'échec des fédérations concernées ont assuré des responsables de la chose sportive en Algérie. Fini le temps pour les fédérations où elles se dissimulaient derrière le manque de moyens. Elles ont bénéficié d'un soutien financier largement suffisant, leur permettant de préparer leurs sportifs respectifs dans les meilleures conditions et selon les normes les plus en vue au monde, malheureusement le résultat n'a pas suivi. Les responsables de ces échecs devraient comprendre qu'ils ont passé quatre ans à la tête des fédérations sportives à faire du n'importe quoi. Ils doivent savoir partir et quitter la scène. Il est grand temps ! A. B.