Le groupe Ansar Eddine annonce des ripostes contre les otages français, suite à l'intervention militaire française au Mali, annoncée avant-hier. La menace de ce groupe ne cible pas uniquement les otages détenus dans le Sahel. Elle vise aussi les ressortissants français où qu'ils se trouvent. «L'intervention militaire de la France contre les islamistes au Mali aura des conséquences pour les ressortissants français à travers le monde musulman», a annoncé, hier, Sanda Ould Boumama, porte-parole du groupe rebelle Ansar Eddine. Dans une déclaration faite à l'agence Reuters, il a annoncé qu'«il y a des conséquences, non seulement pour les otages français, mais aussi pour tous les ressortissants français où qu'ils se trouvent dans le monde musulman». Et d'ajouter : «Nous allons continuer à résister et à nous défendre. Nous sommes prêts à mourir au combat.» La réaction du groupe Ansar Eddine ressemble manifestement à celle exprimée par le groupe Somalien Shebbab, qui détient un otage français. Une opération commando française a échoué samedi à libérer un otage détenu en Somalie, a priori abattu par ses geôliers islamistes selon Paris, à la suite de combats ayant fait de nombreux morts dont un soldat français. «Tout donne à penser que l'otage) Denis Allex a été abattu par ses geôliers», lors de cette opération menée tôt samedi matin, et qui a donné lieu à des combats d' «une grande violence», a déclaré samedi à Paris le ministre français de la Défense Jean-Yves Le Drian à la presse. Les islamistes somaliens shebab ont assuré au contraire que l'agent des services spéciaux français, qu'ils détiennent depuis plus de trois ans, était «toujours en sécurité, loin du lieu de bataille», et qu'il serait jugé «dans les deux jours». Le sort des otages français a été ainsi constamment au cœur de la question sécuritaire dans la région. La diffusion au mois de décembre dernier de messages vidéo montrant les otages a fait réagir les autorités françaises. «Les otages français au Sahel sont vivants, mais les tentatives en vue d'obtenir leur libération sont pour l'instant restées vaines», a indiqué le ministre de la Défense français, Jean-Yves Le Drian.Les médias français rapportent qu'Al-Qaïda retient en otage deux Français, kidnappés en novembre 2011 dans le nord du Mali, et qu'une autre personne, enlevée le 20 novembre dans l'ouest du Mali par un autre groupe islamiste armé, le Mouvement pour l'unicité et le djihad en Afrique de l'Ouest (Mujao), figure également au nombre des otages. «Je constate que nous sommes dans une position où nous subissons les choses. Il y a une série de choses qui s'enchaînent qui nous tombent dessus», a témoigné ce samedi le père de l'un des otages au Mali sur une chaîne française. Inquiet, il dira que «nous sommes en situation de subir. Notre inquiétude va croissant, c'est une angoisse qui prend un corps de plus en plus consistant». Dans une déclaration au journal Le Figaro, le spécialiste des mouvements islamistes, Mathieu Guidère, a expliqué que «la France n'a réussi qu'à exacerber les menaces contre ses ressortissants en soutenant une intervention militaire au Mali». A. Y.