Dans le cadre de la célébration du Cinquantenaire de l'indépendance et de la nationalisation du théâtre national algérien (TNA) l'espace littéraire «Echos de plumes», du TNA, a organisé, samedi passé, une rencontre autour de l'œuvre emblématique d'Abderrahmane Raïs : «Les Enfants de la Casbah», mise en scène en 1963 par Mustapha Kateb. Le comédien Kamel Rouini a fait une lecture de plusieurs extraits d'un des textes mythiques du théâtre algérien, qui relate l'histoire du quotidien de la Casbah, frappée de plein fouet par la Guerre de libération nationale. Même si, au début de la pièce, les trois frères ont des avis contradictoires sur cette question, la famille finit par s'unir, en prenant conscience de participer à la lutte armée jusqu'à l'ultime sacrifice au nom de la liberté de la patrie. Après l'émouvante lecture, Brahim Noual, critique et spécialiste du théâtre algérien, a partagé avec les présents les divers aspects de la pièce, à travers une analyse pertinente. Ainsi, le texte d'Abderrahmane Raïs a joué plusieurs rôles, dont un aspect méthodologique et celui de communication. Brahim Noual a également soulevé la densité du sous texte, pour faire valoir les repères de l'identité algérienne, contrairement au discours colonialiste qui œuvrer à gommer les référents identitaires des Algériens. Il a illustré ses propos notamment à travers les dialogues riches de référents propres à l'identité algérienne. Dans cet esprit, il a présenté plusieurs autres détails et anecdotes liés à l'impact de ce texte puissant, qui a réussi à créer une véritable symbiose du public algérien à travers les mécanismes de l'identification. D'un point de vue esthétique et dramaturgique, il a mis en exergue le talent d'Abderrahmane Raïs, à travers l'impact des représentations sur les scènes internationales, au point que la pièce a été traduite en plusieurs langues et même en russe. Par ailleurs, «Les Enfants de la Casbah» était un des moyens utilisés pour faire connaître le combat du peuple algérien et ses sacrifices pour la patrie et la liberté, à travers le microcosme d'une famille, avec les outils esthétique du 4e art, sans tomber dans le piège de la platitude du discours idéologique. Pour sa part, Abderezak Boukeba, animateur de l'espace littéraire du TNA, soulignera, à propos du cycle dédié aux textes algériens dans le cadre du Cinquantenaire de l'indépendance, que «l'espace «Echos de plumes» consacre ses activités à la célébration de ce cinquantenaire en mettant exergue les grands textes du théâtre algérien qui ont eu un grands impact dans l'histoire du théâtre national». Ainsi, le choix a été porté sur près d'une dizaine de textes, dont le «La» a été donné par la lecture du texte d'Abderrahmane Raïs, écrit en 1958, et interprété pour la première fois sur scène en 1963, ce qui fait de la pièce l'une des premières et des plus célèbres du répertoire théâtrale algérien. Abderezak Boukeba précisera que «l'idée est, qu'à chaque fois, on ramène un comédien de la nouvelle génération pour la lecture de ces textes, et un critique de théâtre pour présenter l'aspect académique et esthétique de l'œuvre choisie. Cela, dans l'esprit de faire renaître ces textes, qui ont été fondamentaux dans la construction et l'histoire du théâtre algérien». S. A.