Plongé dans une crise interne, sanctionnée en cours de route par la démission d'Ahmed Ouyahia, le RND a tenu, jeudi dernier, une session d'urgence de son conseil national. A l'ordre du jour était inscrite la situation de vacance au poste de secrétaire général du parti. Et après des tractations entre membres du parti, c'est Abdelkader Bensalah qui a été plébiscité comme secrétaire général par intérim jusqu'à la tenue du congrès du parti. Ce rendez-vous est annoncé pour fin mai ou début juin 2013. Il a été procédé à l'occasion à la désignation de huit membres du parti pour préparer et encadrer le déroulement du congrès. Il s'agit d'Abdelkader Malki, Mohamed Tahar Bouzghoub, Abdelkrim Harchaoui, Ali Rezghi, Yahia Guidoum, Bakhti Belaib, Tayeb Zitouni et Hami Laroussi. Cette commission sera renforcée par deux autres personnes qui seront désignées par le SG par intérim. Les cadres du RND s'interrogent sur les noms des désignés de Bensalah dans la mesure où les huit déjà nommés sont «fichés» dans une des parties en conflit. Le RND prévoie par ailleurs une session extraordinaire du Conseil national dans les deux prochains mois, dont l'ordre du jour sera l'élection d'une commission nationale chargée de préparer le congrès. Si Cherif Abbes (président de la session) et Abdelkader Bensalah n'ont pas fait l'effort, dans leur intervention, à minimiser la crise du parti, le déroulement de cette rencontre pose manifestement des interrogations. En matière de temps, il n'est pas inutile de s'interroger sur la durée très courte de la session alors que celle-ci devrait évoquer et traiter une question qui relève de l'urgence organique. Car, ladite session n'a duré que deux heures. Un chrono qui n'est pas du tout conforme à la situation dans laquelle s'est retrouvé le RND, un appareil du pouvoir créé en 1997 pour remporter frauduleusement les législatives de la même année. Après 15 années d'existence, le RND n'a pas pu accéder au statut de parti politique censé être composé de militants. A l'issue de la session de jeudi dernier, M. Bensalah a déclaré que «la préparation du congrès nécessite des conditions d'apaisement, la préparation des textes et un accord sur les perspectives d'avenir du parti». Il faut noter que les travaux de cette session ont été marqués par l'absence d'Ahmed Ouyahia, ex SG du parti qui a démissionné du poste depuis le 3 janvier. Abdeslam Bouchouareb, un de ses fidèles a, lui aussi, brillé par son absence. De même que Boubekeur Benbouzid, ex ministre de l'Education nationale. Cherif Rahmani a fait, quant à lui, son apparition au cours des travaux.