Photo : APS Par Ali Boukhlef Le premier vice-président iranien, Pervis Daoudi, a achevé hier sa visite de deux jours à Alger avec, à la clé, au moins des entretiens intéressants avec les hautes autorités du pays, dont le président de la République. Le responsable iranien, accompagné d'une forte délégation comprenant, notamment, le ministre de la Défense et des hommes d'affaires, a d'abord rencontré, samedi en début de soirée, le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, avec lequel il a abordé des questions d'intérêt commun. Les entretiens, en tête-à-tête au début, se sont élargis aux deux délégations, selon l'APS qui n'a pas fourni le contenu des discussions. Aucune déclaration n'a sanctionné ces pourparlers. Dans la journée d'hier, Pervis Daoudi a d'abord été reçu par le président de l'Assemblée populaire nationale, Abdelaziz Ziari, et, ensuite, en début d'après-midi par le chef de l'Etat. Seulement, il est utile de rappeler que les deux pays avaient entretenu des relations en dents de scie. A l'entente des années 1970 et 1980 a succédé une période de flottement lors des années 1990 lorsque l'Algérie, confrontée à un terrorisme dévastateur, a coupé tout simplement les relations avec Téhéran en 1994 sur décision du président de l'époque, Liamine Zeroual, qui soupçonnait les Iraniens de soutien aux terroristes. Et puis, avec l'arrivée du modéré Mohamed Khatami au pouvoir, les choses se sont dénouées. Et la rencontre de Abdelaziz Bouteflika avec son homologue iranien, en 2000, a scellé une nouvelle relation qui s'est concrétisée par des visites mutuelles. Cette nouvelle lune de miel sur le plan politique a, bien entendu, charrié des échanges économiques certains, en plus de la coopération des deux pays au sein de l'OPEP. Les échanges commerciaux, évalués l'année dernière à 25 millions de dollars, sont appelés à doubler pour l'année en cours. Plus que le commerce, les Iraniens se sont même engagés à investir ici en Algérie. Et pas n'importe quel investissement ! Les Iraniens vont, en effet, monter une usine de locomotives à Constantine, en plus d'une autre, en perspective, pour la fabrication de véhicules touristiques. Bien sûr qu'en plus de cela, l'Algérie pourra jouer un rôle, au moins de médiateur, dans la crise du nucléaire iranien. En plus de la force que constituera, au sein de l'OPEP, le duo Alger-Téhéran pour influer sur les prix du pétrole en ces moments de crise financière mondiale.