Le développement des Hauts Plateaux et des régions du Sud a toujours été au cœur des préoccupations des pouvoirs publics et des recommandations des différentes rencontres tenues à cet effet. Des recommandations ont été, à maintes reprises, émises dans ce cadre. Mais la situation n'avance pas au rythme souhaité, même si de grands projets d'infrastructures socio-économiques, visant le désenclavement de ces régions ont été réceptionnés. Ce qui reste minime par rapport aux attentes. La persistance du problème de l'emploi est l'exemple phare de ce retard Ainsi, le développement se fait toujours attendre dans ces régions du pays, où les potentialités sont pourtant importantes sans pour autant être saisies. L'exemple nous vient de l'agriculture de l'aveu même du ministre en charge du secteur, Rachid Benaïssa : les performances du Sud qui a participé, en 2012, à hauteur de 18,3% dans la valeur de la production agricole nationale, «ne reflètent pas les potentialités existantes». C'est le cas pour d'autres secteurs. Ce qui retarde l'essor d'une région connue pour ses richesses. Une région choisie en 2011 pour le coup d'envoi des rencontres régionales sur le développement local, organisées en prélude des assises nationales consacrées à ce dossier, en décembre 2011. Symboliquement, ces réunions avaient démarré à partir de Tindouf. Sous l'égide du Conseil national économique et social (Cnes). Qu'a-t-on fait depuis ? La question reste posée. En attendant, voilà que le gouvernement engage un autre processus de concertation en organisant, dimanche dernier, une rencontre à cet effet. Les ministres de l'Agriculture et du Développement rural, et des Ressources en eau, Rachid Benaïssa et Hocine Necib, ainsi que le Secrétaire général du ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales, Abdelkader Ouali, ont fait le déplacement à Ghardaïa pour aborder de nouveau le dossier du développement des régions du sud, en axant leurs interventions sur l'agriculture. Et ce, en présence d'investisseurs, d'agriculteurs et de notables des cinq wilayas du sud-est du pays (Ghardaïa, Laghouat, Biskra, El Oued et Ouargla). Des wilayas qui comptent 3 millions d'habitants, dont 350 000 activent dans l'agriculture. Cette rencontre a permis aux représentants du gouvernement et des acteurs locaux d'échanger et de partager leurs visions afin d'agir ensemble en faveur du développement du sud du pays. Ce n'est pas nouveau comme échange. Les représentants du gouvernement ont, en effet, insisté dans les débats sur le fait que c'est «une rencontre de participation, de concertation et de rassemblement de forces matérielles et humaines pour relever le défi du développement». Un discours déjà entendu pour finir aux oubliettes. Car, à chaque fois qu'un ministre se déplace dans une région où les besoins sont importants sur les plans social et économique, l'engagement est pris de relever le défi avec l'aide de la population sans pour autant aller jusqu'au bout. Les lenteurs bureaucratiques et le fonctionnement de l'administration constituent les principaux freins au décollage du Sud et des Hauts Plateaux, mais aussi au décollage de toute une économie. Ce sont, pour rappel, les points essentiels sur lesquels est basée la feuille de route de Sellal. Quatre mois après son lancement, ce plan d'action peine à démarrer. S. I.