Les accidents de circulation sont en constante hausse. C'est un mal endémique qui, faute de solutions adaptées, gagne chaque année en ampleur. Le bilan 2011 de la direction de la Protection civile de Béjaïa mentionne 1 000 accidents, 53 morts et 1 568 blessés, en aggravation par rapport à l'exercice précédent (2010), avec 179 accidents supplémentaires, 208 blessés et 5 décès de plus. Au cours des dix premiers mois de l'année 2012, les mêmes services ont enregistré 1 167 accidents de circulation à travers la wilaya de Béjaïa. Ces sinistres routiers ont engendré 46 décès et 1 485 blessés. En comparaison pour la même période de 2011, on note 281 sinistres supplémentaires ayant généré 5 décès et 281 blessés de plus. A la lumière de ces statistiques, on retient une augmentation annuelle des dégâts humains de l'ordre de 5 décès et plus de 200 blessés. Il s'agit d'un véritable carnage. Durant la première quinzaine de 2013, on a dénombré 35 accidents, 3 décès et 45 blessés. Les services de police et de la Gendarmerie nationale, qui constatent au quotidien les dégâts, sont catégoriques : le non respect du code de la route et la mauvaise conduite sont à l'origine de la majorité des sinistres. La défaillance humaine est formellement mise à l'index. Malgré une panoplie de mesures répressives mises en place à cet effet (retrait de permis, aggravation des peines en cas d'homicide ou de conduite en état d'ivresse), les résultats sur le terrain tardent à se concrétiser. Pis, la situation empire d'année en année. Les spécialistes du dossier relèvent, à ce propos, un manque de rigueur et de fermeté dans l'application de ces textes discrétionnaires. Cependant, la dégradation du réseau routier, notamment en campagne et en dehors des zones urbanisées, est également en cause. L'accroissement soutenu du parc automobile exige, bien évidemment, une amélioration conséquente de l'état des routes pour réduire les risques. La wilaya de Béjaïa cumule dans ce domaine un énorme retard. En dépit des budgets publics considérables attribués chaque année, le taux annuel de consommation des crédits dans le secteur des travaux publics tourne autour de 12 à 15%. Les chantiers lancés (réalisation d'évitements des centres urbains, dédoublement des routes nationales, élargissement des chemins de wilaya, mise en place d'échangeurs et de trémies) avancent péniblement.