De notre correspondant à Tlemcen Chawki Fath Allah Les journées nationales de l'artisanat ont été ouvertes à Tlemcen, dimanche dernier, en présence des autorités locales et du directeur général auprès du ministère des PME/PMI. Plus de trente artisans participent à cette manifestation qui se tient au niveau de la Chambre d'artisanat et des métiers située dans l'enceinte d'El Mechouar, au centre-ville de Tlemcen. Cependant, lors de sa visite des stands où sont exposés différents produits artisanaux, le wali de Tlemcen a exprimé clairement et de la manière la plus rude sa réprobation de voir l'artisanat toujours dans l'ornière. Il dira que l'artisanat est encore malade, et qu'il est temps de colmater les brèches avec la mise en place de nouvelles politiques afin de hisser haut ce secteur clé pour le tourisme. Le chef de l'exécutif citera l'exemple du déclin du tapis de Tlemcen du fait que, dans le passé, cette wilaya exportait plus de 450 000 m2/an de tapis vers l'Allemagne et qu'aujourd'hui elle atteint à peine les 800 m2/an. Aussi, il demandera des explications sur les raisons de ce déclin et mettra l'accent sur la nécessité de mettre en place un système d'évaluation de la conformité et de la qualité des produits artisanaux afin de corriger le tir. «Le secteur est malade, je l'ai constaté depuis l'année dernière et à ce jour rien n'a changé. Il y a quelque chose qui ne va pas», dira-t-il avant d'interpeller l'ensemble des dirigeants de ce secteur pour engager des démarches qui permettront à l'artisanat de se structurer, de se développer et ainsi de pérenniser toutes les activités. Le constat est tout simplement déplorable, même si le directeur de la Chambre de métiers a déclaré que beaucoup a été fait, et que l'artisanat renaît de ses cendres, après avoir vécu un état de nécrose. En effet, il y a eu des améliorations notables, mais il reste beaucoup à faire notamment dans la disponibilité de la matière première dont le manque est un problème que vivent encore les artisans. Tlemcen, malgré les violents soubresauts ayant secoué ce secteur, garde, faut-il le noter, un artisanat riche et varié représenté par la dinanderie, la tapisserie, la broderie sur soie et sur velours ainsi que par le tissage, dont la population reste très fière. Les responsables locaux ont, certes, consentis des aides. 11 femmes originaires de la région de Msirda, située à la frontière, ont ainsi bénéficié des équipements pour la poterie et, dans la région de Sidi Djillali, située dans l'extrême ouest de la wilaya, six autres seront dotées cette semaine de métiers à tisser. Mais l'équipement n'est pas tout. Il s'agit aussi de trouver des solutions aux autres problèmes, dont la disponibilité de la matière première et la commercialisation du produit artisanal.