Les deux derniers quarts de finale de cette 29e édition de la CAN auront lieu aujourd'hui. C'est le Burkina Faso et le Togo qui ouvriront le bal à 16h. Trois heures et demi plus tard, ce sera au tour du choc de second tour entre la Côte d'Ivoire et le Nigeria d'attirer les regards. Une finale avant la lettre. Sur la pelouse détériorée de Nelspuit, les Togolais et les Burkinabés croiseront le fer pour un ticket en demi finale. Les camarades d'Emanuel Adebayor, qui sont parvenus à ce stade de la compétition pour la première fois de l'histoire, tenteront de prolonger l'aventure face à un adversaire qui a, quant à lui, été absent de ce tour depuis l'édition de 1998 (4e place), qui s'était déroulée au Burkina. Les pronostics penchent certainement pour les Etalons comme favoris de cette joute. Le coach de la sélection, Paul Putt (Belgique) devra faire sans son numéro 10, Alain Traoré (Lorient/France), contraint de déclarer forfait après avoir contracté une blessure à la cuisse lors du dernier match de poules, face à la Zambie (0/0) tenante du titre et sortie prématurément. L'absence du Lorientais pourrait peser dans cette rencontre très importante. Seulement, le technicien belge a d'autres cartes en mains et pourrait tout de même compter sur Jonathan Pitroipa et Charles Kaboré pour faire face aux survivants du «groupe de la mort». En n'oubliant pas, par exemple, que le Togo est parvenu, un peu à la surprise générale, à s'extirper d'une poule très difficile. Emmenés par Adebayor, véritable leader de cette formation, les poulains de Didier Six partiront à la recherche d'un nouvel exploit sur la pelouse du Bombela Stadium. C'est dans cet antre qu'ils ont arraché une qualification historique face aux Aigles de Carthage, mais c'est leurs homologues qui sont le plus habitués à l'aire de jeu détériorée du stade Bombela, un des rares points noirs dans ce tournoi. Les 22 acteurs n'ont pas d'autre choix que de s'y faire, d'autant plus que cette même pelouse a été choisie pour abriter la demi-finale qu'animera l'une de ces deux sélections. L'autre match (et quel match!), et qui mettra aux prises deux véritables ténors du football continental, la Côte d'Ivoire et le Nigeria, promet d'être très disputé. Finalistes malheureux lors de la défunte édition, au Gabon et en Guinée équatoriale, les Eléphants ont évité le Ghana mais sont tombés face à un autre favori, malgré lui, au vu de ses traditions dans cette compétition. Pas la peine donc de se poser la question si les Super Eagles ont les moyens de tenir ou non la dragée haute à Didier Drogba, encore une fois pas sur de débuter à cause de sa méforme, et consorts, même si Sabri Lamouchi aura beaucoup d'atouts en mains et l'embarras du choix. Yaya Touré, son frère Kolo ou encore Gervinho savent qu'ils n'auront pas le droit à l'échec. Grandissimes favoris du tournoi, les Ivoiriens savent qu'un succès les mettrait sur une voie royale pour atteindre la finale qu'ils veulent à tout prix remporter. La génération Siaka Tiéné, qui dispute sa 7e CAN, court après ce sacre depuis 2006, est-elle prête à se mettre sur orbite et réaliser ce rêve, quand on sait qu'il faut remonter à l'édition 92 pour trouver trace du premier et dernier sacre signé par la génération Fofana ? Celle de Didier Zokora (105 sélections) est face à son ultime chance pour devenir maîtresse de l'Afrique du football alors que, de leur côté, leurs adversaires nigérians cherchent à rééditer l'exploit réalisé par les Fennecs en 2010, en éliminant les Ivoiriens en quarts. Pas sûr que la bande à Lamouchi prête à nouveau le flanc et se fasse avoir une seconde fois. L'affiche s'annonce, pour notre plaisir, passionnante. Fait du jour ou évènement à bien analyser, les quatre équipes qui animeront les deux plateaux viennent toutes d'Afrique de l'Ouest, représentée par sept (7) sélections sur les huit (8) qui répondront à l'appel de ces quarts de finale, toutefois ouverts. Si ces nations se disputent le trophée de l'Ufoa (tournoi organisé par les pays ouest africains) d'habitude, cette fois, l'enjeu sera plus prestigieux. Entre le titre zonal et celui continental, il n'y a pas photo. M. T.