Un gala non-stop de musique, auquel ont pris part des vedettes de la chanson algérienne, s'est tenu dimanche dernier à Paris, en hommage au monument du chaâbi, le regretté El Hachemi Guerouabi, emporté par la maladie il y a six ans. Des artistes de renom comme Abderahmane El Kobi, Abdelkader Chaou, Hamdi Benani, Kamel El Harrachi, Massa Bouchafa et «l'invité surprise», Lounis Aït Menguellet, se sont succédés sur la scène du Cabaret sauvage, au Parc de la Villette, pour rendre un vibrant hommage à l'auteur de la mythique chanson El Bareh. Du chaâbi au Hawzi en passant par le malouf et la chanson kabyle, l'assistance nombreuse a eu droit à un cocktail d'airs représentant le patrimoine musical algérien. Très émue, la veuve du regretté chanteur, Chahira Guerouabi, n'a pu retenir ses larmes et a confié, devant des centaines de mélomanes fans du défunt : «Admirer votre Qaâda, d'où il est, El Hachemi vous a invité. Je le vois avec son beau sourire et il est fier de vous voir rassemblés», selon l'APS. Quant au chanteur kabyle Lounis Aït Menguellet, il a déclaré que «cet hommage est bien mérité car il s'agit de se remémorer une icône de la chanson chaâbie», ajoutant sur le ton de la confidence : «J'ai eu le privilège de connaître et même de côtoyer ce grand de la chanson qui nous a quitté trop tôt, et c'est la moindre des choses que je vienne participer, même modestement, à cette rencontre qui nous a permis d'honorer sa mémoire.» Il est à noter que cet hommage dans la capitale française est le deuxième à être rendu au maître de la musique chaâbie, après celui organisé en août 2012 par la toute nouvelle association culturelle «El Hachemi Guerouabi», présidée par sa veuve. Décédé le 17 juillet 2006, à l'âge de 68 ans, l'inoubliable interprète d'El Harraz aura participé à édifier la musique algérienne, en innovant avec un style propre à lui. Sa rencontre avec les textes et les compositions de Mahboub Bati lui aura permis de marquer les esprits avec des chansonnettes comme El Bareh. Plus tard, son expérience de la scène et ses interprétations magistrales feront de lui le maître de référence de la chanson chaâbie, jusqu'à son dernier récital en 2005 à Alger. Par ailleurs, en marge de cette manifestation, le répertoire d'El Hachemi Guerouabi, dont des chansons inédites et une opérette, sera «bientôt mis à jour et ouvert à la recherche académique», a annoncé sa veuve, qui a souligné que «le legs patrimonial d'un demi-siècle du regretté chanteur ne doit pas rester renfermé dans un placard. Son Diwan tout autant que ses œuvres gagneraient à être enfin mis à jour et à faire l'objet de recherches par les nouvelles générations en vue de les pérenniser», rapporte l'APS. «El Hachemi ne chantait pas simplement. Il était porteur d'un message très profond qu'il conviendrait de sauvegarder tant pour transmettre sa mémoire, mais aussi pour valoriser un pan entier du patrimoine musical algérien», ajoutera-t-elle. S. A./APS