La Bulgarie a accusé, mardi soir dernier, le Hezbollah libanais d'être derrière l'attaque meurtrière en juillet 2012 d'un bus de touristes israéliens à Burgas, ont rapporté les médias bulgares, repris par les agences de presse. Cette attaque kamikaze avait fait cinq morts et une trentaine de blessés. «Il y a des informations concernant des financements et une appartenance au Hezbollah de deux personnes», dont l'auteur de l'attentat, a déclaré à la presse le ministre de l'Intérieur, Tsvetan Tsvetanov. «Nous pouvons en tirer la conclusion légitime que les deux personnes, dont les identités ont été établies, font partie de l'aile militaire du Hezbollah», a-t-il indiqué, provoquant une réaction en chaîne d'Israël et de son allié les Etats-Unis, qui ont demandé à l'Union européenne d'agir en conséquence, alors que l'opposition bulgare s'est montrée méfiante face aux résultats de l'enquête de leur gouvernement. «Il est difficile de parler de preuves définitives et concluantes», a déclaré Sergueï Stanishev, leader du principal parti d'opposition, le Parti socialiste bulgare, a rapporté l'agence Chine Nouvelle. Selon lui, les autorités de Sofia ont adopté cette position «en raison des pressions extérieures», sans citer ouvertement l'origine de ces prétendues pressions. Mais les autorités bulgares ont fourni d'autres éléments sur les auteurs de l'attaque, affirmant que ces derniers «étaient en possession de passeports canadien et australien et vivaient au Liban depuis 2006 et 2010», selon M. Tsvetanov. Outre l'opposition bulgare, l'Union européenne s'est montrée prudente face aux résultats de l'enquête affirmant, via sa chef de la diplomatie, Catherine Ashton, qu'elle «examinerait» le dossier avant de se prononcer. «L'UE et les Etats membres examineront la réponse appropriée en fonction de tous les éléments identifiés par les enquêteurs», a-t-elle dit. Le Hezbollah s'est abstenu de faire tout commentaire jusqu'à ce que son numéro deux ne fasse une déclaration publique. Quant aux autorités de Beyrouth, le Premier ministre libanais Najib Mikati a affiché sa volonté de coopérer avec le gouvernement bulgare pour élucider cette affaire. «Le Liban, qui affirme sa confiance aux autorités compétentes bulgares dans les résultats de l'enquête, confirme sa disposition à coopérer avec l'Etat Bulgare, en vue de découvrir les circonstances des faits de manière à ce que la justice soit rendue», a indiqué le chef du gouvernement libanais, a rapporté Iloubnan.info. Le Canada, dont un ressortissant serait parmi les trois terroristes qui ont exécuté l'attaque de Burgas, a affirmé prendre au sérieux les résultats de l'enquête menée par les services de sécurité bulgares. «Le Canada prend très au sérieux l'implication présumée d'une personne ayant la double nationalité et habitant au Liban, et nous collaborons avec les autorités bulgares» dans cette affaire, a indiqué le chef de la diplomatie canadien John Baird dans un communiqué. L. M.
Le Hezbollah dénonce une campagne israélienne Le Hezbollah a accusé, hier, Israël de susciter une campagne internationale de calomnies contre lui. Une campagne à laquelle prendrait part la Bulgarie à travers l'accusation formulée contre le mouvement de résistance libanais. Le numéro deux du parti, Naïm Kassem, a dénoncé dans un discours «la campagne d'accusations, d'allégations et de calomnies menée par Israël contre le Hezbollah» sans commenter directement les accusations de Sofia. «Nous ne cèderons pas aux pressions», a-t-il affirmé, selon des propos rapportés par l'Agence nationale d'information (ANI). Il a assuré que ces accusations n'empêcheraient pas le Hezbollah, qui prône la lutte armée contre Israël, de continuer à s'armer. Israël a accusé depuis le jour de l'attentat l'Iran d'en être le commanditaire, et le Hezbollah d'en avoir été l'exécutant, ce que Téhéran nie. «Israël mène une campagne pour diaboliser le Hezbollah (...) aux yeux des gens et des Etats car il n'a pas réussi à le vaincre», a poursuivi Cheikh Kassem. Dans une allusion claire à l'agression de 2006 de l'Etat sioniste contre le Hezbollah, au bout de laquelle Israël n'est pas parvenu à neutraliser ce parti chiite allié des régimes syrien et iranien. Le Premier ministre libanais Najib Mikati, a annoncé que son pays allait coopérer avec Sofia «pour élucider» les circonstances de l'attentat.