De notre correspondant à Oran Mohamed Ouanezar L'activité culturelle et artistique connaît un engouement progressif auprès du public à Oran. L'absence et le manque cruel d'activités culturelles et artistiques caractérisant la scène locale ont favorisé l'émergence de nouveaux acteurs et mis en exergue de nouveaux us dans ce secteur. En effet, de plus en plus d'acteurs novices intègrent l'espace culturel, pourtant réglementé, au grand bonheur du public. Mais ces activités organisées dans des espaces restreints gagneraient à être élargies au grand public. C'est le cas des halls d'entrée des hôtels, où de plus en plus d'expositions de peinture sont organisées, et des clubs de rencontres culturelles comme le Belux où des représentations et autres conférences culturelles étaient organisées durant les soirées du Ramadhan. Des activités qui viennent pallier un besoin et un manque cruel en matière d'animation et d'organisation de l'événementiel artistique et culturel. Dans ce sens, il est à relever l'apport du Centre culturel français (CCF) d'Oran qui reprend du tonus à travers l'organisation d'activités de bon aloi. Des activités qui drainent un public de plus en plus connaisseur et demandeur. La collaboration du Théâtre régional d'Oran AEK Alloula reste une expérience majeure dans la politique culturelle du CCF. Public raffiné, exigeant et très sélectif par rapport à l'offre culturelle et artistique. Dans cette perspective, c'est surtout l'émergence d'une jeunesse intéressée, assoiffée et cultivée qui accroche l'attention. Une jeunesse ne figurant pas dans l'agenda de la direction de la culture qui fonctionne sans cet héritage potentiel, dans sa dimension créatrice et innovatrice. Les semaines culturelles organisées dans le cadre du Festival des arts populaires démontrent le contenu vide de symbolique et de toute autre signification. Des semaines oranaises qui ne représentent que leurs auteurs, où on chante du marocain et on s'habille bon chic bon genre. Le rétrécissement du champ des activités culturelles et artistiques a induit une morosité culturelle extrême et ce, malgré les fonds engloutis par le secteur. Certains particuliers, ayant réussi à fidéliser un public de choix à travers l'organisation de spectacles de bonne qualité, comme celui annonçant le retour de Raïna Raï, n'ont pas pu résister aux multiples contraintes liées à l'organisation et au financement. Du côté des institutions culturelles, seules quelques activités semblent intéresser un public, certes restreint, mais fidèle et régulier. C'est le cas pour les expositions, les représentations théâtrales et les cercles de poésie organisés régulièrement au Palais des arts et de la culture PACO. Le personnel chargé de la gestion culturelle doit impérativement être rajeuni et changé.