De notre correspondant à Oran Mohamed Ouanezar La gestion du dossier de la culture connaît de très graves dysfonctionnements à Oran. Tous les acquis culturels et artistiques de la capitale de l'Ouest sont en voie de disparition ou ont déjà dissipés. Délocalisation, interdiction de manifestations, embûches et autres entraves sont le lot permanent de la culture et de l'art dans la wilaya d'Oran. Il n'y a qu'à voir les décisions prises, notamment par tous ceux qui œuvrent à redorer le blason de la wilaya, comme c'est le cas de l'ex-directeur de la maison de la culture d'Oran. La désorganisation criante et les grands dysfonctionnements dont souffre le secteur de la culture à Oran n'ont d'égal que l'incompétence et l'incurie dans la gestion de la culture et de l'art dans la ville. Les responsables imposent leurs manifestations sans prendre en ligne de compte les attentes des publics et du marché. Les ressources dont jouit la ville en matière de patrimoine matériel, à travers des bâtisses et des monuments voués à l'érosion et au vandalisme en sont le parfait exemple. La direction de la culture qui ne soupçonne même pas l'existence de ce riche patrimoine situé au cœur de la ville, à travers une richesse architecturale et esthétique, s'occupe d'activités et de manifestations médiocres qui nous rappellent l'époque du volontariat des années 1970. Et encore ! Mêmes les activités traditionnelles de haute facture que la ville a toujours abritées ne sont pas prises en ligne de compte parce qu'elles n'entrent pas dans l'agenda des priorités de la direction de la culture. L'attitude des responsables du ministère de la Culture vis-à-vis de cette situation semble très équivoque aux yeux des observateurs et acteurs du secteur. Cependant, à Oran la culture n'attend pas. Elle avance malgré les restrictions et les problèmes suscités çà et là par les responsables locaux. La culture a toujours triomphé de ces barrages. Régulièrement, des concerts et des soirées culturelles et artistiques sont organisés en dehors des structures officielles. C'est le cas de l'activité soutenue des deux centres culturels étrangers présents à Oran, l'Institut Cervantès et le Centre culturel français. Ces deux établissements ont fini par fidéliser un public de plus en plus nombreux. Autres établissements qui concourent dans ce secteur, les hôtels de haut standing comme le Sheraton et le Royal Hôtel. Ces derniers organisent des soirées très variées au profit d'un public très sélect, prêt à débourser des sommes importantes pour déguster des moments de bonne facture. Le produit culturel se vend très bien à Oran, mais en dehors des structures officielles. C'est le cas, à titre d'exemple, de la perspective de la tenue du GNL16 qui suscite l'engouement du monde culturel et artistique de la wilaya et de toute la région de l'Ouest, selon nos informations. Etant donné le programme médiocre et maigre proposé par la direction de la culture, les responsables de l'organisation du GNL 16 se sont tournés vers les agences et autres boîtes privées pour pouvoir bénéficier de produits culturels et artistiques de haute facture afin d'animer l'événement et faire connaître l'Algérie aux hôtes de la ville d'Oran. Des artistes et des associations se sont mêmes tournés vers la Sonatrach sans passer par la direction de la culture. Il serait vraiment très gênant de gâcher une telle occasion. Finalement, Oran a besoin de vrais gestionnaires de la culture.