Le détournement des terres agricoles devient de plus en plus difficile. Et pour cause «un dispositif a été mis en place par les pouvoirs publics pour réduire à néant toute tentative», a expliqué hier, sur les ondes de la radio nationale, le ministre de l'Agriculture et du Développement rural, M. Rachid Benaïssa. Ce dernier a estimé que 150 000 hectares de surfaces agricoles utiles ont été détournés depuis l'indépendance non sans exclure que «le nombre peut être supérieur». A la question de savoir comment se sont fait les détournements, le premier responsable du secteur a avancé «Il s'est fait parfois avec beaucoup de facilité.» Mais venant de qui ? Une interrogation qui n'a pas eu de réponse alors que tout le monde sait que les autorités locales se son rendues complices d'actes de détournements. Le ministre a toutefois regretté que «le grand nombre de détournements enregistrés c'est fait au profit du développement du bâti». Non sans reconnaître que si «d'autres secteurs ont besoin de terres pour créer des conditions de vie, c'est tout à fait normal mais cela ne doit pas être au détriment des terres agricoles», a-t-il ajouté. Toujours à propos des détournements, le ministre a tenu à dire qu'«il a fallu des rappels à l'ordre par le président de la République et des lois exigeant des conditions à ce détournement des terres agricoles pour que cesse la perte des terres agricoles». Le ministre a aussi expliqué «la loi d'orientation agricole de 2008 et celle portant sur l'exploitation des terres du domaine privé de l'Etat de 2010 qui avaient fixé le cadre dans lequel les terres à faibles potentialités agricoles peuvent être utilisées pour la réalisation des projets d'équipements publics et des constructions». Le ministre a précisé que dans ce cadre «La distraction des terres agricoles au profit des projets de développement se fait désormais par décret, suite à une décision du gouvernement en vigueur depuis 2011». Autre volet abordé par le ministre lors de l'émission «l'invité de la chaîne III», celui du projet des nouvelles exploitations agricoles et sur lequel Rachid Benaïssa a tenu à rappeler que «le nouveau dispositif encadrant la création de nouvelles exploitations agricoles par la mise en valeur a permis d'identifier 350 000 ha sur les terres du domaine privé de l'Etat», et d'indiquer «que la totalité de la superficie identifiée est en voie d'attribution». En fin d'émission le ministre a tenu à préciser que sur une superficie de près de 50 millions d'ha agricoles, seulement 8,4 millions d'ha sont des terres arables appelées aussi surfaces agricoles utiles (SAU). «Celles-ci vont augmenter à travers la mise en valeur, notamment au sud du pays», a-t-il conclu. Z. A.